- Alors que l’économie algérienne fait face à des défis croissants, le ministre des Finances, Laaziz Faïd, a souligné la nécessité de diversifier les sources de financement au-delà de la dépendance aux banques.
- Lors d’un récent séminaire, le ministre a présenté une approche proactive pour revitaliser le marché financier, en mettant l’accent sur des réformes stratégiques essentielles.
L’Algérie est à un tournant crucial de son développement économique, selon le ministre des Finances, Laaziz Faïd. Lors d’un séminaire organisé par la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB) et l’Union algérienne des sociétés d’assurances et réassurances (UAR), il a souligné l’importance de réorienter les capitaux vers des secteurs prometteurs et innovants. « Comme de nombreuses économies dans le monde, nous sommes confrontés à des défis complexes, mais aussi à des opportunités », a-t-il déclaré.
Le ministre des Finances a insisté sur le fait que les ressources naturelles, qui ont soutenu la croissance du pays pendant des décennies, ne peuvent plus être le seul pilier du développement économique. « Nous devons mettre à jour nos modèles économiques et financiers », a-t-il précisé. Cette affirmation s’inscrit dans un contexte où l’économie algérienne doit évoluer pour s’adapter aux réalités mondiales.
Transformation du marché financier
Laaziz Faïd a également évoqué la nécessité de transformer le marché financier algérien, jugé « aujourd’hui limité » dans ses mécanismes de financement. Cette transformation est essentielle pour améliorer l’efficacité et l’attractivité du marché. « Les fonds d’investissement et les mécanismes collectifs d’emploi sont considérés comme des leviers fondamentaux pour mobiliser l’épargne et l’orienter vers des projets structurants et générateurs de valeur et d’opportunités d’emploi », a-t-il affirmé.
Encourager l’entrée en bourse des entreprises
Une des recommandations clés du ministre est d’inciter les entreprises à entrer en bourse. « C’est pour cette raison que les entreprises doivent être encouragées à entrer en bourse et à utiliser le marché financier comme alternative au financement classique, non seulement pour accompagner son expansion, mais aussi pour renforcer sa gouvernance et sa capacité compétitive », a-t-il expliqué. Faïd a souligné que la situation de la Bourse d’Alger se caractérise par un manque d’exploitation adéquate de son potentiel. Il a appelé tous les acteurs, publics et privés, à intensifier leurs efforts pour revitaliser le marché.
Diversification des ressources financières
Laaziz Faïd a insisté sur l’importance de diversifier les sources de financement, en ne se limitant pas à une unique source dominante représentée par les banques. Pour atteindre cet objectif, il a proposé une approche proactive centrée sur plusieurs axes stratégiques.
Tout d’abord, il a souligné la nécessité de réformes réglementaires et institutionnelles. Cela implique d’établir un cadre moderne et stable, compatible avec les normes internationales, qui garantisse la transparence et la protection des investisseurs.
Ensuite, le ministre des finances a mis en avant l’importance d’augmenter la liquidité sur le marché. Ce dernier a encouragé la participation des investisseurs institutionnels, notamment les compagnies d’assurance, qui peuvent jouer un rôle clé dans l’alimentation des fonds d’investissement.
Enfin, Laaziz Faïd a évoqué la nécessité de diversifier les produits financiers. Pour améliorer la liquidité et attirer davantage de flux de capitaux à long terme, il est essentiel de développer une gamme variée de produits adaptés aux besoins des investisseurs.
Cette stratégie comprend également un encouragement à l’innovation financière, qui permettra à l’Algérie de s’adapter aux nouvelles tendances du marché et d’optimiser ses mécanismes de financement. Le ministre a également mis en avant l’importance d’être ouvert aux nouvelles tendances mondiales, telles que la finance verte et la finance islamique. « Nous sommes pleinement conscients que la diversification de notre économie et la dynamisation de notre marché financier sont intimement liées », a-t-il souligné. Le développement du financement des petites et moyennes entreprises (PME) et des sociétés émergentes figure parmi les priorités de la stratégie du secteur.
Le rôle des compagnies d’assurance
Le président de l’UAR, Youcef Benmicia, a souligné le rôle fondamental des compagnies d’assurance en tant qu’investisseurs institutionnels. « Les compagnies d’assurance contribuent fortement à la mobilisation de l’épargne et à la dynamisation du secteur financier », a-t-il déclaré. Il a également noté que le secteur des assurances compte aujourd’hui 25 compagnies, avec une valeur à assurer dépassant les 400 milliards DA. « Avec la promulgation de la nouvelle loi sur les assurances, actuellement en préparation, le rôle du secteur comme intermédiaire ne sera que consolidé », a-t-il ajouté.