Ce mercredi matin, l’armée israélienne a ordonné l’évacuation des habitants de plusieurs quartiers de la ville de Tyr, dans le sud du Liban, en vue d’une opération militaire contre le Hezbollah. Les autorités israéliennes ont demandé aux civils de quitter rapidement la zone pour se diriger vers le nord du pays, dans un contexte d’intensification des combats à la frontière.
Le porte-parole de l’armée israélienne en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé un avertissement via un message publié sur X (anciennement Twitter), accompagnant son annonce d’une carte de la ville. « Vous devez immédiatement vous éloigner de la zone », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Quiconque se trouve à proximité des membres du Hezbollah, de ses installations et de ses moyens de combat met sa vie en danger. »
Une ville au patrimoine millénaire sous le feu
Cette évacuation survient alors que l’armée israélienne a mené de nouvelles frappes sur la ville, qualifiée par l’Unesco de « cité phénicienne millénaire ». Tyr, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, abrite d’importants vestiges archéologiques, en particulier de l’époque romaine. Historiquement, Tyr a été un centre maritime et commercial majeur de la Méditerranée pendant plus de 4 000 ans.
La ville, qui comptait 200 000 habitants avant le début de la guerre, enregistre désormais une population d’environ 14 500 personnes, dont près de 4 500 déplacés provenant de villages voisins, selon des données du centre local de gestion de crise. Après l’appel à l’évacuation lancé par l’armée israélienne, plusieurs familles ont fui la ville, qui a été touchée par des frappes peu de temps après, notamment par un drone qui a bombardé une rue à moins d’un kilomètre des célèbres ruines de la cité.
Des efforts diplomatiques pour éviter l’escalade
Annalena Baerbock, ministre allemande des Affaires étrangères, est arrivée à Beyrouth mercredi pour tenter de désamorcer la situation. Dans une déclaration officielle, elle a souligné l’urgence de parvenir à une solution diplomatique. « Il s’agit maintenant de travailler avec nos partenaires aux États-Unis, en Europe et dans le monde arabe pour trouver une solution diplomatique viable qui préserve les intérêts légitimes d’Israël et du Liban en matière de sécurité », a-t-elle affirmé.
Lors de sa visite, la ministre allemande a également évoqué la situation critique au Liban, déclarant que « le Liban est au bord de l’effondrement ». Elle a mis en garde contre toute attaque ciblée visant les Casques bleus de l’ONU, précisant que cela constituerait une « violation du droit international humanitaire ». Les forces de maintien de la paix des Nations Unies, déployées dans le sud du Liban, ont accusé Israël de tirs sur certaines de leurs positions.
Une conférence internationale pour soutenir le Liban
La France, de son côté, intensifie ses efforts diplomatiques en soutien au Liban. À la veille de la conférence internationale sur le Liban, prévue pour ce jeudi 24 octobre à Paris, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a rappelé l’engagement de son pays. « La France se tient aux côtés du Liban et ne lui fera pas défaut », a-t-il déclaré lors d’une interview sur RTL.
Le ministre a précisé que l’objectif principal de cette conférence est de réaffirmer la nécessité d’un cessez-le-feu et de trouver une résolution diplomatique au conflit. Il a ajouté que l’événement viserait également à mobiliser l’aide humanitaire pour les personnes déplacées et à soutenir les institutions libanaises, notamment les forces armées. « Tous ceux que nous avons invités ont répondu présents », a-t-il ajouté, en référence aux 70 pays et aux 15 organisations internationales attendus à cette conférence, initiée par le président français Emmanuel Macron.
Les Nations unies ont récemment lancé un appel à une aide de plus de 400 millions de dollars, soulignant la situation d’urgence pour les centaines de milliers de personnes déplacées par les frappes israéliennes dans le sud du Liban.
Un bilan humain qui s’alourdit
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hezbollah, le bilan humain continue de s’alourdir. Selon des chiffres officiels compilés par l’AFP, au moins 1 552 personnes ont perdu la vie depuis l’intensification des combats.
