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Emmanuel Macron appelle au cessez-le-feu et débloque 100 millions d’euros pour le Liban

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Ce jeudi, Paris accueille une « conférence de soutien à la population et à la souveraineté du Liban », rassemblant plus de 70 responsables politiques et représentants d’organisations internationales. Le but de cette réunion : mobiliser 500 millions d’euros pour venir en aide aux centaines de milliers de Libanais déplacés par le conflit armé avec Israël, dans un pays déjà ravagé par une crise économique profonde.

« La guerre doit cesser au plus vite », a martelé Emmanuel Macron en ouverture de la conférence. Le président français a souligné la nécessité urgente d’un cessez-le-feu pour permettre aux Libanais « de retrouver le contrôle de leur destin ». La France s’est engagée à débloquer 100 millions d’euros pour contribuer à l’effort international. À cela s’ajoutent 96 millions d’euros promis par l’Allemagne, comme l’a confirmé Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères allemande.

Un pays au bord de l’effondrement

Le Liban traverse une période particulièrement difficile. Outre les affrontements militaires qui touchent principalement le sud du pays, la crise économique dévaste le quotidien des citoyens. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a averti que le PIB du Liban pourrait se contracter de 9,2 % d’ici la fin de l’année si le conflit se poursuit. Déjà, entre 2018 et 2021, la livre libanaise a perdu 98 % de sa valeur, plongeant des millions de personnes dans la pauvreté.

Les Nations unies estiment à 800 000 le nombre de Libanais ayant dû fuir leur foyer depuis le début des hostilités, principalement dans les régions frontalières avec Israël. « L’objectif de cette conférence est de mobiliser la communauté internationale pour venir en aide aux personnes déplacées à l’intérieur du pays et assurer la stabilité sociale, économique et institutionnelle du Liban », ont déclaré les ministères des Affaires étrangères et de la Coopération économique allemands dans un communiqué conjoint.

Appels à un cessez-le-feu immédiat

Lors de la conférence, le Premier ministre libanais Najib Mikati a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle « se tienne ensemble et soutienne les efforts pour mettre fin aux agressions en cours et mettre en œuvre un cessez-le-feu immédiat ». Mikati, tout comme Emmanuel Macron, a souligné l’importance de stopper l’escalade du conflit et de parvenir à une solution pacifique.

En réponse aux tensions croissantes, le président français a condamné le Hezbollah, exhortant le mouvement à « cesser ses provocations et frappes indiscriminées » contre Israël. Toutefois, il a également mis en garde Israël contre une stratégie purement militaire : « L’État hébreu sait d’expérience que ses succès militaires ne sont pas forcément une victoire au Liban », a-t-il souligné, rappelant les leçons des précédents conflits.

Une guerre aux répercussions mondiales

La guerre, qui fait rage depuis plusieurs semaines, menace de s’étendre à l’ensemble du Proche-Orient, amplifiant ainsi les appels à une solution diplomatique rapide. C’est dans cet esprit que Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, ainsi que d’autres dignitaires, se sont joints à cette conférence pour réaffirmer leur soutien au peuple libanais et à la souveraineté du pays.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a pris la parole en visioconférence pour exhorter les dirigeants libanais à « prendre des mesures résolues pour assurer le bon fonctionnement des institutions de l’État afin de relever les défis politiques et sécuritaires urgents du pays ». Il a notamment mis l’accent sur le rôle crucial des Forces armées libanaises dans la préservation de la paix et de la stabilité du pays.

« J’encourage les partenaires à renforcer leur soutien à ces institutions étatiques, y compris les Forces armées libanaises, qui sont une composante vitale dans la construction d’un avenir sûr et pacifique », a ajouté Guterres, tout en rejoignant les multiples appels à un cessez-le-feu immédiat.

800 millions de dollars d’aide annoncés 

En début d’après-midi, le ministre des Affaires étrangères de la France a annoncé que la conférence internationale sur le Liban, organisée à Paris, a permis de recueillir plus de 800 millions de dollars d’aide humanitaire, ainsi que 200 millions destinés à l’armée. « Nous avons répondu à l’appel des Nations unies en annonçant des contributions significatives, totalisant 800 millions de dollars, auxquels s’ajoutent d’importantes aides en nature », a déclaré Jean-Noël Barrot, soulignant que la communauté internationale avait été « à la hauteur des enjeux ».

Les engagements financiers pris lors de cette conférence montrent que la communauté internationale reste solidaire face à la crise libanaise. Toutefois, l’aide humanitaire et le soutien financier, bien qu’indispensables, ne suffiront pas à stabiliser la situation sans une solution diplomatique durable.

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