7.5 C
Paris
dimanche, mars 23, 2025
AccueilActualitéPlan d’adaptation climatique bientôt dévoilé : un enjeu crucial face aux catastrophes...

Plan d’adaptation climatique bientôt dévoilé : un enjeu crucial face aux catastrophes naturelles

Date:

Le plan national d’adaptation climatique, plusieurs fois repoussé, devrait finalement être présenté « dans les tout prochains jours », a annoncé la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, ce mercredi 23 octobre, lors d’une séance de questions au gouvernement. Après des mois de report, cette feuille de route est attendue de pied ferme, notamment dans un contexte d’intempéries répétées qui ont durement frappé la France ces dernières semaines.

Un plan maintes fois reporté

Alors que la France a fait face à une série d’inondations dévastatrices ces dernières semaines, la ministre a confirmé que Michel Barnier sera « personnellement à la manœuvre » pour orchestrer ce plan ambitieux. Des annonces concrètes seront faites vendredi lors d’un déplacement de Barnier dans le Rhône, a-t-on appris de source gouvernementale. Selon Agnès Pannier-Runacher, ce projet doit permettre à la France de « mieux s’adapter, mieux anticiper, mieux prévoir et bien sûr accompagner les collectivités locales dans leurs aménagements » face à la montée des risques liés au changement climatique.

Initialement prévu pour le premier semestre 2024, ce plan a été retardé à plusieurs reprises. Mais l’urgence climatique ne laisse plus de place à l’attente. Le sénateur écologiste Thomas Dossus, qui a interrogé la ministre sur l’ampleur du budget alloué à la transition écologique, a notamment rappelé l’importance d’agir vite pour prévenir de futurs désastres. Face à ces préoccupations, la ministre a tenu à rassurer en confirmant l’arrivée imminente de ce plan longtemps attendu.

Mobilisation de nouveaux moyens financiers

L’un des enjeux majeurs soulevés lors de cette présentation est celui des moyens financiers disponibles pour mener à bien cette transition. Agnès Pannier-Runacher a expliqué vouloir mobiliser « d’autres moyens en dehors de l’État » pour financer les mesures nécessaires à l’adaptation. Parmi ces moyens, la ministre a mentionné les certificats d’économie d’énergie, les crédits carbone, les crédits biodiversité, mais aussi les financements européens, encore sous-utilisés selon elle. « Nous pouvons nous appuyer sur les crédits de l’Union européenne que nous n’utilisons peut-être pas suffisamment encore », a-t-elle précisé.

Cependant, ces propos interviennent dans un contexte budgétaire tendu. Le projet de budget 2025 pour la Transition écologique est en effet critiqué, notamment par Thomas Dossus, qui a dénoncé un « coup de rabot » sur certaines enveloppes pourtant essentielles. Bien que les finances du ministère soient en hausse grâce au soutien aux énergies renouvelables, d’autres secteurs clés, comme la rénovation énergétique des logements ou le Fonds vert pour les collectivités territoriales, sont à la peine.

L’urgence d’agir face aux intempéries

Les récentes intempéries, comme les inondations qui ont frappé plusieurs régions, illustrent l’urgence de ce plan d’adaptation climatique. Ces phénomènes extrêmes « sont amenés à se répéter », a averti la ministre, rappelant que « nous devons agir ». Pour Agnès Pannier-Runacher, l’enjeu est non seulement de répondre aux besoins immédiats, mais aussi d’adopter une vision à long terme. « Face à la dette financière, nous avons aussi une responsabilité face à la dette écologique », a-t-elle déclaré, faisant ainsi écho à ses récentes déclarations sur BFMTV, où elle avait souligné son engagement personnel dans cette mission.

Elle a d’ailleurs souligné que pour chaque euro investi dans la prévention et l’adaptation au changement climatique, ce sont « 8 euros de dégâts évités ». Ces investissements ont une portée concrète et immédiate : ils permettent d’éviter des catastrophes telles que les inondations dans les foyers. Ce type d’action s’inscrit dans ce que la ministre appelle une forme d’« écologie populaire ». « Ça parle à tout le monde de ne pas avoir des inondations chez soi », a-t-elle rappelé, mettant en lumière l’importance d’une écologie au service de tous les citoyens.

Des budgets sous tension mais des priorités affirmées

Malgré une vigilance accrue quant aux financements, la ministre de la Transition écologique a réaffirmé sa volonté de veiller à ce que les fonds soient dirigés vers les domaines ayant le plus d’impact. Parmi les priorités figurent notamment le Fonds chaleur, qui soutient le développement des énergies renouvelables dans les territoires, et le Fonds économie circulaire, qui vise à promouvoir des pratiques durables et à limiter les déchets.

Agnès Pannier-Runacher, bien qu’optimiste, a également reconnu sur franceinfo avoir « mis un petit coup de pression » sur le gouvernement en exprimant, la semaine dernière, la possibilité de quitter son poste si son ministère n’obtenait pas les moyens nécessaires pour ses actions. « Si je ne les ai pas, j’en tirerai les conclusions », avait-elle affirmé dans un entretien sur BFMTV, en pleine crise des inondations.

Aujourd’hui, elle se veut toutefois rassurante, tout en restant « attentive au niveau du budget ». Pour elle, « le sujet, c’est que nous sommes tous comptables de la rapidité avec laquelle nous répondons au dérèglement climatique ». Si les moyens sont insuffisants, la facture, tant écologique qu’économique, risque d’être extrêmement lourde pour le futur. Comme l’a rappelé la ministre, si nous n’agissons pas aujourd’hui, « ça va nous coûter très cher demain ».

Les plus populaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici