Dans une nuit tragique pour le journalisme au Liban, trois journalistes ont été tués lors d’une frappe israélienne à Hasbaya, une région qui était jusqu’alors épargnée par les bombardements. Parmi les victimes se trouvent un caméraman et un technicien de la chaîne Al Mayadine, ainsi qu’un caméraman de la chaîne Al Manar.
Les médias locaux rapportent que les bombardements ont eu lieu aux alentours de deux heures du matin, près de la frontière syrienne. « Notre correspondant à Zahlé a rapporté la mort de trois journalistes lors d’un raid israélien sur Hasbaya », rapporte l’Agence nationale d’information libanaise (ANI).
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a fermement condamné cette attaque, la qualifiant de « délibérée » et dénonçant un « crime de guerre ». Dans un communiqué, il a déclaré : « La nouvelle agression israélienne visant des journalistes […] fait partie des crimes de guerre commis par l’ennemi israélien. » Il a ajouté que cette frappe visait à « terroriser les médias pour dissimuler les crimes et les destructions ».
Des tirs israéliens sur un poste d’observation de la Finul
Cette tragédie s’inscrit dans un contexte de tensions extrêmes de guerre entre Israël et le Hezbollah au Liban. Les Casques bleus de l’ONU ont récemment signalé des incidents préoccupants, notamment des tirs israéliens sur l’un de leurs postes d’observation. « Des soldats de l’armée israélienne ont tiré sur un poste d’observation près du village frontalier de Dhayra », a indiqué la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul), précisant que ses soldats « s’étaient retirés pour éviter d’être touchés ».
Par ailleurs, l’armée israélienne a revendiqué des frappes sur des infrastructures du Hezbollah, déclarant que ces attaques visaient à « frapper des infrastructures terroristes » au poste frontière de Joussieh. L’armée a ajouté que le Hezbollah utilise ce poste « pour transférer des armes qu’il utilise pour conduire de nombreuses opérations terroristes ».
Réactions internationales
Les réactions à cette attaque ne se sont pas fait attendre. Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a appelé la communauté internationale à faire pression sur Israël pour mettre fin à ce qu’il a qualifié de « nettoyage ethnique ». Lors d’une rencontre avec le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, à Londres, il a déclaré : « Nous voyons qu’un nettoyage ethnique est en cours, et il faut que cela cesse. »
Antony Blinken a, pour sa part, souligné l’urgence d’une « solution diplomatique » pour stabiliser la région. Il a déclaré : « Nous avons le sentiment qu’il est vraiment urgent de parvenir à une solution diplomatique et à la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies. »
Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a averti qu’il y avait une « course contre la montre » pour éviter un « embrasement généralisé » au Liban. Il a ajouté : « Un cessez-le-feu et une solution politique rapide au Liban sont impératifs pour éviter un embrasement généralisé, aux conséquences incalculables. »