Le 19 septembre dernier, une nouvelle étoile s’est levée pour le Nord-Pas-de-Calais. Sabah Aib, jeune femme aux boucles blondes et aux yeux clairs, a été élue Miss Nord-Pas-de-Calais et portera les couleurs de sa région au concours de Miss France 2025, prévu pour décembre. Un rêve devenu réalité pour cette étudiante en droit de 18 ans, mais qui s’accompagne également d’une sombre vague de haine et de critiques racistes sur les réseaux sociaux.
Une victoire entachée par des attaques racistes
À peine cinq jours après son élection, Sabah Aib a dû faire face à une vague de commentaires racistes en ligne. Ces attaques la visent en raison de ses origines maghrébines. Mercredi 23 octobre, la jeune Miss s’est exprimée dans une publication Instagram pour dénoncer ces propos et mettre fin aux accusations sur son identité. « Depuis que j’ai été élue Miss Nord-Pas-de-Calais, je fais face à une vague de haine raciste sur les réseaux sociaux en raison de mes origines », a-t-elle écrit dans sa story. « Mon nom fait partie de mon identité, et il n’a rien à voir avec ma nationalité », a-t-elle ajouté avec force, rappelant qu’elle est avant tout française.
Fille d’un père d’origine algérienne et d’une mère d’origine marocaine, Sabah est née en France, tout comme ses parents. Elle a grandi à Villeneuve-d’Ascq, une commune de la métropole lilloise, où elle s’est construite avec des valeurs de respect et d’inclusion. « Je suis née en France tout comme mes parents, nous nous considérons avant tout comme Français », insiste-t-elle pour mettre fin aux spéculations.
Un symbole de diversité pour le Nord-Pas-de-Calais
Sabah Aib, qui espère succéder à Ève Gilles, Miss France 2024 et elle-même originaire de la région, voit en son titre une manière de représenter la diversité du Nord-Pas-de-Calais. « Mon élection est la preuve que notre région est riche de diversité et de valeurs, et je suis fière de la représenter. La haine n’a pas sa place dans notre société, et je continuerai à porter ce titre avec fierté, détermination et respect pour tous », a-t-elle confié sur les réseaux sociaux, déterminée à ne pas laisser les attaques ternir son parcours.

Un symbole d’espoir pour l’avenir
Anne-Sophie Sevrette, déléguée régionale de Miss France pour le Nord-Pas-de-Calais, partage cet enthousiasme et voit en Sabah un symbole d’ouverture et d’espoir pour l’avenir du concours Miss France. « Si les Français s’ouvrent, Sabah pourrait être la première Miss France avec des origines maghrébines. Ça n’est jamais arrivé, ça ouvrirait enfin les esprits. Le message serait fort », explique-t-elle dans les colonnes de La Voix du Nord.
Sabah Aib est étudiante en deuxième année de licence de droit à Lille, avec un rêve bien précis : devenir avocate en droit de la famille. « J’ai toujours eu du mal avec les injustices. Là, mes études vont être mises en pause », confie-t-elle après son élection. Cette pause est nécessaire pour se préparer au concours de Miss France, une opportunité unique qui pourrait lui permettre de porter un message de diversité et d’inclusion à l’échelle nationale.
Ses proches, quant à eux, se disent fiers de son parcours. « Ils ont été très fiers et prêts à m’encourager pour la suite », assure Sabah, qui a reçu un accueil chaleureux de son entourage dès l’annonce de son élection.
Vers le concours Miss France 2025
Le 14 décembre prochain, Sabah Aib représentera le Nord-Pas-de-Calais au concours de Miss France, qui se tiendra au Futuroscope, dans le département de la Vienne. Elle espère y porter haut les valeurs de sa région et faire avancer la cause de la diversité en France. Sa démarche résonne avec d’autres cas de discriminations rencontrés par des candidates, comme Miss Provence, April Benayoum, victime d’antisémitisme il y a quatre ans, ou encore Ève Gilles, critiquée pour ses cheveux courts et son physique lors de son élection.
Pour Sabah, ce parcours est un défi, mais surtout un honneur. « La haine n’a pas sa place dans notre société », martèle-t-elle, plus déterminée que jamais à faire de sa voix un exemple de courage et d’acceptation.
