- Dans une Amérique plus polarisée que jamais, Kamala Harris et Donald Trump entament les dernières heures d’une campagne marquée par des tensions extrêmes.
- Alors que les sondages restent serrés, les deux candidats redoublent d’efforts pour convaincre les électeurs indécis.
Dimanche 3 novembre, à deux jours de l’élection présidentielle américaine, Kamala Harris et Donald Trump mobilisent leurs dernières forces pour rallier les électeurs indécis. La vice-présidente démocrate et l’ancien président républicain se livrent une bataille acharnée, à l’image d’un pays coupé en deux et sous tension. Cette élection historique pourrait marquer un tournant décisif pour l’Amérique et ses relations avec le reste du monde.
La campagne présidentielle 2024, caractérisée par des échanges acerbes et des attaques personnelles, s’impose comme l’une des plus polarisées de l’histoire récente des États-Unis. Kamala Harris, si elle est élue, deviendrait la première femme présidente de ce pays de plus de 345 millions d’habitants. Face à elle, Donald Trump, l’ancien président controversé, tente de reconquérir la Maison Blanche qu’il a perdue en 2020.
Sous le regard préoccupé des partenaires internationaux, notamment en Europe et au Proche-Orient, les États-Unis apparaissent aujourd’hui divisés en deux camps irréconciliables. Les discours se durcissent, les polémiques s’enchaînent et la désinformation se propage, alimentant un climat de défiance et de crispation nationale.
L’élection se jouera dans les États pivots
Les États-Unis, avec leur système de suffrage indirect, concentrent leur attention sur sept États-clés ou « swing states » susceptibles de faire pencher la balance. Parmi eux, le Michigan, la Pennsylvanie, la Caroline du Nord et la Géorgie. Ces États, avec leur électorat hétérogène et parfois indécis, deviennent le terrain de campagne privilégié pour les deux candidats dans cette dernière ligne droite.
Kamala Harris mise notamment sur le Michigan, un État industriel historiquement tourné vers le parti démocrate. Ce dimanche, elle est attendue pour un meeting à Detroit après une visite dans une église. Sa stratégie ? Convaincre les ouvriers, les Afro-Américains et les communautés arabo-musulmanes de soutenir un changement de cap. De son côté, Trump multiplie les visites dans des États décisifs, insistant sur un discours de fierté nationale et de retour à la prospérité économique pour séduire son électorat conservateur.
Des attaques personnelles qui marquent les esprits
Dans ce climat tendu, les attaques personnelles se multiplient. Donald Trump s’en prend régulièrement à Kamala Harris, la surnommant « Kamala au faible QI », une insulte qui vise à discréditer son intelligence et sa compétence. Il ne cesse également de dépeindre une Amérique en crise, au bord de la « dépression de 1929″, en dénonçant ce qu’il qualifie d’ »invasion » par des millions d’immigrants clandestins.
Kamala Harris, de son côté, mise sur le soutien croissant des femmes, un électorat stratégique de plus en plus réfractaire à Trump, notamment en raison de ses propos sexistes. La vice-présidente n’a pas hésité à apparaître dans l’émission culte « Saturday Night Live » pour toucher un public jeune et féminin. Ce clin d’œil médiatique, visant à montrer une image plus accessible, pourrait lui permettre de capitaliser sur un rejet de plus en plus fort de Trump au sein de l’électorat féminin.
Incertitude générale à l’approche du scrutin
Les sondages, très serrés, renforcent l’incertitude générale à l’approche du 5 novembre. Certains d’entre eux montrent Harris et Trump au coude à coude, tandis qu’un récent sondage accorde trois points d’avance à la démocrate dans l’Iowa, un fief républicain. Cependant, rien n’est joué, et chaque camp redoute une contestation des résultats, alimentée par des accusations de fraudes lancées par Trump.
L’ancien président n’a jamais reconnu sa défaite de 2020, et sa campagne actuelle repose en partie sur des allégations de « triche » qui, en cas de défaite, pourraient raviver les tensions. Des violences post-électorales ne sont pas exclues, et les forces de l’ordre se préparent déjà pour prévenir tout débordement.
Pour beaucoup, ce scrutin symbolise la lutte entre deux visions de l’Amérique : celle d’une ouverture progressive face à celle d’un retour aux valeurs traditionnelles et à un nationalisme assumé. Dans un climat de défiance et de fracture idéologique, Kamala Harris et Donald Trump incarnent chacun un avenir différent pour l’Amérique.