- En interdisant les activités de l’Unrwa sur son territoire, Israël complique davantage l’aide humanitaire en faveur des réfugiés palestiniens
- Cette interdiction marque une rupture historique qui aggravera la crise humanitaire à Gaza.
Le Parlement israélien a adopté, il y a une semaine, une loi interdisant les activités de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Israël. Cette décision, largement soutenue par les législateurs israéliens, marque une rupture avec un accord de coopération en vigueur depuis 1967. Ce lundi, le ministère israélien des Affaires étrangères a notifié aux Nations unies l’annulation de cet accord, provoquant une onde de choc dans la communauté internationale.
« Sur instruction du ministre des Affaires étrangères Israël Katz, le ministère des Affaires étrangères a notifié à l’ONU l’annulation de l’accord entre l’État d’Israël et l’Unrwa », précise le communiqué officiel.
Accusations de complicité avec le Hamas
Le gouvernement israélien justifie sa décision par des accusations graves à l’encontre de l’agence onusienne. Le ministère des Affaires étrangères accuse certains employés de l’Unrwa d’avoir été impliqués dans l’attaque menée par le Hamas en territoire israélien le 7 octobre 2023, qui a marqué le début du conflit en cours dans la bande de Gaza.
« L’Unrwa, l’organisation dont les employés ont participé au massacre du 7 octobre et dont beaucoup d’employés sont des membres du Hamas, fait partie du problème de la bande de Gaza et non de la solution », a affirmé le ministère dans un communiqué. Israël soutient que de « nombreuses preuves » ont été remises à l’ONU, démontrant la présence d’agents du Hamas au sein de l’Unrwa et l’utilisation de ses installations à des fins terroristes. « Mais rien n’a été fait à ce sujet », déplore le communiqué, exprimant ainsi l’exaspération des autorités israéliennes face à une situation jugée intenable.
Un impact potentiellement dévastateur pour les réfugiés palestiniens
Pour de nombreux observateurs, la fin des activités de l’Unrwa pourrait avoir des conséquences dramatiques sur le terrain, notamment dans la bande de Gaza, où l’agence fournit des services essentiels à une population en grande partie composée de réfugiés palestiniens. La suspension de ses activités pourrait aggraver la situation humanitaire pour les familles dépendantes de son assistance.
Le ministre israélien Israël Katz a minimisé l’impact de cette décision, affirmant que l’Unrwa ne représente qu’une fraction de l’aide humanitaire acheminée vers Gaza. « La grande majorité de l’aide humanitaire à Gaza est acheminée par d’autres organisations, et seulement 13 % de cette aide vient de l’Unrwa », a-t-il déclaré, suggérant que la continuité de l’aide dans la région ne serait pas compromise.
Face aux critiques et aux inquiétudes internationales, Israël s’est voulu rassurant quant à ses intentions humanitaires. « L’État d’Israël est attaché au droit international et continuera à faciliter l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza d’une manière qui ne porte pas atteinte à la sécurité des citoyens israéliens », affirme le communiqué du ministère. Selon les autorités israéliennes, la priorité reste la sécurité de ses citoyens, sans pour autant entraver le soutien humanitaire pour les civils en besoin.
Réactions et conséquences
La décision israélienne a rapidement suscité des réactions au sein de la communauté internationale. Les Nations unies et plusieurs organisations humanitaires ont exprimé leur inquiétude quant aux répercussions de cette interdiction, craignant une dégradation de la situation humanitaire pour les réfugiés palestiniens. Pour certains analystes, l’interdiction de l’Unrwa pourrait affaiblir les efforts de médiation et de stabilisation dans la région, tout en compliquant la gestion de l’aide humanitaire, déjà catastrophique à Gaza.
