Le Prix Goncourt 2024, une des distinctions les plus prestigieuses de la littérature française, a été décerné à Kamel Daoud, écrivain franco-algérien, pour son roman Houris, publié chez Gallimard. Ce prix, souvent annoncé au restaurant Drouot, met en lumière l’œuvre d’un auteur talentueux et sa capacité à toucher des sujets complexes avec émotion et finesse. Kamel Daoud, 54 ans, a remporté cette année la distinction avec six voix, surpassant Hélène Gaudy, Sandrine Collette et Gaël Faye, également en lice.
Dans Houris, Daoud fait le choix audacieux de donner la parole à Aube, une jeune femme algérienne enceinte, dont l’histoire personnelle est profondément marquée par le drame. À travers ce personnage, il aborde les blessures de l’Algérie moderne et les répercussions de la violence. Aube raconte à sa fille à naître l’horreur du massacre de sa famille, perpétré le 31 décembre 1999 par des islamistes. Ce drame, où elle-même a failli être égorgée, la laisse défigurée et muette, mais lui permet également de résister, de se reconstruire, et de transmettre sa mémoire.
Pour Kamel Daoud, cette victoire est symbolique. Lors de la cérémonie, il a exprimé son émotion : « Je suis très heureux et bouleversé aussi », a-t-il déclaré, ajoutant une pensée pour ses parents et pour « ce pays qui m’accueille, un pays qui protège les écrivains ».Ce discours reflète l’importance de la liberté d’expression et de la place de l’écrivain dans une société qui valorise la diversité des voix et des vécus.
Né en Algérie, Kamel Daoud s’est fait connaître en 2014 avec Meursault, contre-enquête, une réécriture moderne et critique du célèbre roman L’Étranger d’Albert Camus. Cette première œuvre marquante lui avait déjà valu le Prix Goncourt du premier roman.
Gaël Faye, lauréat du Prix Renaudot avec Jacaranda
Parmi les finalistes du Goncourt, le rappeur et écrivain Gaël Faye, également bien connu pour son roman Petit pays, a reçu le Prix Renaudot pour Jacaranda. Ce nouveau récit suit Milan, un jeune métis franco-rwandais confronté aux traumatismes du génocide rwandais de 1994 et au silence de sa mère sur cette période douloureuse. Jacaranda s’inscrit dans la lignée des œuvres de Faye, qui abordent les thèmes de l’identité, de la résilience et de la quête de racines.
