- Les inondations catastrophiques qui ont frappé le sud-est de l’Espagne la semaine dernière ont causé la mort d’au moins 218 personnes, laissant derrière elles des milliers de sinistrés et des destructions colossales.
- Face à cette crise, le gouvernement espagnol a annoncé un plan d’urgence , mobilisant des milliers de soldats et un budget de 10,6 milliards d’euros pour soutenir les victimes et reconstruire la région dévastée.
Une semaine après les inondations dramatiques qui ont frappé la région de Valence, au sud-est de l’Espagne, les opérations de nettoyage et de recherche se poursuivent inlassablement. Alors que le bilan humain dépasse désormais les 218 morts, l’ampleur des destructions laisse entrevoir des conséquences financières et sociales majeures pour le pays. Face à cette catastrophe sans précédent, le gouvernement espagnol a engagé une mobilisation d’une envergure inédite, soutenue par des milliers de volontaires et un budget de crise colossal.
15 000 soldats et policiers mobilisés sur le terrain
Dans un contexte d’urgence absolue, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a rapidement réagi en doublant les effectifs de secours. En l’espace de trois jours, le nombre de militaires et de forces de sécurité sur le terrain est passé de 7 300 à 14 898, témoignant de la gravité de la situation et de la volonté des autorités de faire face à ce sinistre d’envergure. « Au cours des 72 heures écoulées depuis ma dernière prise de parole, le nombre de soldats et de membres de la police nationale déployés a doublé », a-t-il déclaré mardi.
Un plan d’urgence de 10,6 milliards d’euros
Pour faire face à l’ampleur des dégâts matériels et accompagner les habitants et entreprises affectés, le gouvernement a débloqué une enveloppe d’urgence de 10,6 milliards d’euros. Cette somme financera une série de mesures destinées aux particuliers, aux commerces sinistrés, ainsi qu’aux collectivités locales touchées. « C’est un bon premier pas, un pas agile », a précisé Pedro Sánchez, soulignant que cet investissement est crucial pour engager rapidement les réparations essentielles.
Des infrastructures à reconstruire et des pertes colossales
Les autorités estiment à 2,6 milliards d’euros les coûts initiaux pour remettre en état les infrastructures de transport, un chiffre qui pourrait encore augmenter. « Nous faisons face au sinistre le plus important jamais connu en Espagne pour une catastrophe climatique », a affirmé Mirenchu del Valle, présidente de la fédération des assureurs Unespa. Cette évaluation laisse présager un lourd fardeau pour le secteur de l’assurance, qui devra indemniser des milliers de particuliers et d’entreprises.
L’économie locale frappée de plein fouet
Outre les infrastructures, l’impact sur l’économie locale est considérable. La Chambre de commerce de Valence indique que 4 500 commerces en rez-de-chaussée ont été inondés, tandis que de nombreuses zones industrielles et centres commerciaux demeurent impraticables. Les transporteurs de la région ont perdu une partie de leur flotte, ralentissant les échanges dans toute la zone. Côté agricole, 50 000 hectares de cultures, notamment d’agrumes, ont été détruits, causant des pertes estimées à 150 millions d’euros selon Agroseguro, l’entité d’assurance agricole.
Une solidarité exemplaire et des opérations de recherche délicates
Sur le terrain, la solidarité s’organise. Des milliers de volontaires, accompagnés de la Guardia Civil et de soldats, continuent d’affluer pour prêter main-forte aux sinistrés et aider aux opérations de recherche. À Aldaia, le parking d’un centre commercial reste submergé, et des recherches minutieuses y sont menées pour s’assurer qu’aucune victime ne s’y trouve encore. Drones, barques et équipes de secours fouillent sans relâche les zones inondées, où de nombreux habitants se sentent encore sous le choc.
Pour l’État espagnol comme pour la région de Valence, la reconstruction va représenter un défi financier et logistique colossal. Alors que les autorités et les assureurs commencent à chiffrer les dommages, ce drame met en lumière l’urgence de préparer des infrastructures résilientes capables de protéger les habitants face aux catastrophes liées au changement climatique.