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Sécurité sociale 2025 : l’Assemblée nationale adopte la partie « recettes » malgré les divisions

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  • Lundi soir, l’Assemblée nationale a validé la partie « recettes » du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025, malgré des divisions profondes entre les groupes politiques.
  • Ce vote met en lumière des tensions autour des choix budgétaires et sociaux qui impacteront des millions de Français.

Dans une atmosphère tendue, l’Assemblée nationale a adopté lundi soir la partie « recettes » du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. Avec 126 voix pour et 98 contre, ce vote ouvre la voie à des débats sur les « dépenses » dans l’hémicycle du Palais-Bourbon, bien que des incertitudes demeurent quant à l’examen de l’intégralité du texte avant l’échéance constitutionnelle fixée au mardi 5 novembre, minuit.

Les députés du Nouveau Front populaire (NFP), à l’origine de nombreux amendements au texte initial, ont soutenu la partie « recettes » pour garantir la poursuite des discussions. Les groupes du socle gouvernemental, en revanche, ont voté contre un texte qu’ils jugent « dénaturé » par les ajouts de l’opposition. Quant au Rassemblement national (RN), il a choisi de s’abstenir, favorisant ainsi l’adoption de cette première partie du budget.

Des votes en fonction des priorités politiques

La gauche et le NFP ont accueilli favorablement les amendements introduits dans le texte, dont une abrogation symbolique de la réforme des retraites qui avait marqué le début de l’année. Satisfaits de ce changement, les députés de La France Insoumise (LFI) ont publié un communiqué soulignant que « Barnier et Macron sont désavoués, leur projet est rejeté ». Ils se sont réjouis d’avoir ainsi repoussé des coupes budgétaires qu’ils considèrent comme « sauvages et injustes aux frais des patients, des apprentis, des malades, des retraités ».

Yannick Monnet, député de la Gauche démocrate et républicaine, a exprimé la nécessité de maintenir le dialogue, malgré des réserves sur le texte modifié : « On a besoin de poursuivre le débat. On va voter pour cette partie ‘recettes’, qui pourtant ne nous convainc pas totalement. »

Pour le Rassemblement national, le vote s’est joué dans une logique similaire. Le député Christophe Bentz a justifié l’abstention du groupe pour favoriser la discussion sur les dépenses, tout en critiquant les mesures fiscales adoptées par la gauche, qualifiées de « dingueries fiscales ». Selon lui, « l’absence des députés du bloc central [lors des débats] a permis cela ».

Le socle gouvernemental en opposition

Du côté des groupes du socle gouvernemental, composé de l’ex-majorité présidentielle et de la droite, le ton est à la désapprobation. La députée Stéphanie Rist (Ensemble pour la République) a déploré un texte qu’elle considère comme « dénaturé ». Pour elle, les amendements introduits par la gauche représentent « 20 milliards de taxes qui pénalisent les classes moyennes, ceux qui travaillent ».

Les critiques ont également été vives chez les autres élus de la droite. Thibault Bazin (Droite républicaine) a dénoncé une dérive du texte initial, expliquant que les nouvelles taxations toucheront « les classes moyennes qui travaillent » plutôt que « les grandes fortunes ». François Gernigon, élu Horizons, a aussi condamné un texte qu’il juge « vidé de son sens et de tout sérieux, politique et budgétaire ».

Le ton est monté davantage avec les propos de l’ancien ministre Marc Fesneau, aujourd’hui député MoDem du Loir-et-Cher, qui a vivement critiqué le positionnement conjoint du RN et du NFP : « Quand vous avez RN et NFP qui votent ensemble, vous voyez bien que c’est la collusion du populisme. »

 À l’issue du vote, le député socialiste Jérôme Guedj a demandé un rappel au règlement pour discuter de l’article 23 du PLFSS, qui porte sur le report de six mois de l’indexation des retraites sur l’inflation, un point que le Rassemblement national avait également souhaité examiner. Cependant, la réponse de la présidence de séance a été négative, invoquant l’article 95 du règlement de l’Assemblée nationale qui stipule que de telles demandes ne sont recevables que si elles émanent du gouvernement ou de la commission saisie au fond.

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