Le gouvernement français a annoncé ce mercredi 6 novembre que le déficit public atteindrait 6,1 % du produit intérieur brut (PIB) en 2024, selon le projet de loi de finances de fin de gestion présenté en Conseil des ministres. Ce chiffre marque une dégradation significative par rapport à l’objectif initial de 4,4 % prévu dans le projet de loi de finances pour l’année en cours. En 2023, le déficit de la France s’élevait déjà à 5,5 % du PIB, un niveau déjà jugé préoccupant.
Un écart majeur par rapport aux prévisions initiales
Dès la fin septembre, Laurent Saint-Martin, le ministre délégué chargé du Budget, avait annoncé que le déficit public risquait de dépasser les 6 % en raison de la détérioration continue des finances publiques. Le projet de loi de finances présenté ce mercredi confirme ses prévisions.
En réponse à cette situation, le gouvernement a mis en œuvre plusieurs ajustements budgétaires. Parmi les mesures les plus significatives figurent l’annulation de crédits pour plusieurs milliards d’euros, permettant de réduire les dépenses publiques d’environ 6 milliards d’euros, portant le total des dépenses de l’État à 486,4 milliards d’euros. Cependant, malgré ces efforts, le déficit reste bien au-dessus des prévisions initiales.
L’alerte du Haut Conseil des finances publiques
Le Haut Conseil des finances publiques (HCFP), dans son avis sur le projet de loi de finances de fin de gestion, a exprimé des préoccupations concernant les prévisions du gouvernement. L’organisme a recommandé de retenir des « hypothèses prudentes » dans les documents financiers à venir pour éviter un nouveau « dérapage majeur » des comptes publics. Cette mise en garde souligne l’importance de maintenir un contrôle rigoureux sur les finances publiques dans un contexte où l’instabilité économique pourrait s’intensifier.
Objectif du gouvernement : 60 milliards d’euros d’économies
Pour répondre à la situation budgétaire tendue, le gouvernement a présenté ses intentions pour l’année 2025, dévoilant un plan ambitieux articulé autour de deux axes majeurs.
Le premier axe vise à réduire les dépenses publiques, avec un objectif d’économies de 40 milliards d’euros. Cette réduction sera obtenue en rationalisant les dépenses de l’État, dans le but de limiter leur croissance. Toutefois, cette rationalisation doit être équilibrée pour préserver les priorités sociales et économiques du pays, assurant ainsi que les besoins essentiels soient toujours financés.
Le second axe du plan concerne l’augmentation des recettes fiscales. Le gouvernement prévoit de générer 20 milliards d’euros supplémentaires en ajustant les dispositifs fiscaux actuels. Ces ajustements pourraient inclure des mesures pour optimiser la collecte des impôts et adapter la fiscalité à la conjoncture économique. Ce renforcement des recettes doit permettre à la France de se rapprocher de ses objectifs budgétaires tout en soutenant la reprise économique.
Cependant, le défi reste de taille : le gouvernement devra naviguer entre rigueur budgétaire et soutiens à l’économie, afin de maintenir la confiance des marchés financiers et éviter un affaiblissement de la croissance.