- Quatre ans après son départ de la Maison Blanche, Donald Trump est de retour sur le devant de la scène avec un programme économique musclé, entre baisses d’impôts et protectionnisme assumé.
- Sa stratégie, axée sur le pouvoir d’achat et la souveraineté économique, suscite espoirs et inquiétudes dans un pays marqué par des années d’inflation.
À peine quatre ans après son départ de la Maison Blanche, Donald Trump se prépare à réaffirmer son empreinte sur la scène politique et économique des États-Unis. Le républicain, qui vient d’annoncer sa victoire, mise cette fois sur une stratégie économique plus tranchante que celle de son premier mandat, combinant protectionnisme, fiscalité avantageuse et promesses audacieuses.
Redynamiser le pouvoir d’achat des Américains grâce aux droits de douane
L’inflation persistante a mis le pouvoir d’achat des Américains au centre des débats politiques. Pour Donald Trump, la réponse réside dans une politique protectionniste assumée : il propose d’imposer des droits de douane « de plus de 10 % » sur l’ensemble des importations, une mesure qui, selon lui, contribuerait à financer une réduction massive des impôts.
Fort de son expérience de négociateur, Trump entend ainsi protéger les produits américains face aux importations étrangères, notamment en provenance de la Chine et du Mexique. Le candidat promet d’aller jusqu’à 60 % de taxes sur certains produits chinois et jusqu’à 200 % sur les véhicules fabriqués au Mexique, un discours qui galvanise sa base électorale.
Pour certains économistes, ces droits de douane risquent toutefois de relancer l’inflation en augmentant le coût des produits importés. Si cette politique vise à favoriser la production locale, ses détracteurs craignent que les consommateurs américains n’en fassent les frais, tout en perturbant les chaînes d’approvisionnement internationales.
Baisses d’impôts : un retour aux grandes réformes de 2017
Côté fiscalité, Donald Trump ne cache pas son ambition de poursuivre la dynamique initiée par son Tax Cuts and Jobs Act de 2017, qui avait déjà permis de faire passer le taux de l’impôt sur les sociétés de 35 % à 21 %. Désormais, il envisage de descendre ce taux à 15 % pour certaines entreprises, dans le but de relancer l’investissement et la compétitivité américaine.
Pour les ménages, Trump promet de prolonger les baisses d’impôts sur le revenu et les successions, qui arriveront à échéance en 2025. Son objectif est de pérenniser ces allégements, quelle que soit la tranche de revenus des foyers, tout en supprimant des taxes ciblées, comme celles sur les pourboires. Une proposition qui séduit nombre de contribuables, mais qui inquiète également certains observateurs, car elle pourrait creuser le déficit budgétaire.
Faire des États-Unis la capitale mondiale des cryptomonnaies
Autre point saillant de son programme : Trump s’engage à transformer les États-Unis en « capitale mondiale des cryptomonnaies ». Surfant sur l’ascension spectaculaire du bitcoin, qui a récemment franchi le cap des 75 000 dollars, il entend favoriser un cadre règlementaire flexible pour attirer les investisseurs du monde entier.
Cette promesse pourrait bien séduire l’industrie crypto, en quête d’un environnement favorable. Toutefois, elle soulève aussi des interrogations sur le contrôle financier, alors que les régulateurs américains, prudents, restent divisés quant à l’encadrement de ce secteur volatil.
Une énergie moins coûteuse pour lutter contre l’inflation
La flambée des prix de l’énergie demeure une des principales préoccupations des électeurs américains. Trump propose de diviser par deux les factures énergétiques, une promesse spectaculaire qui, selon lui, pourrait être réalisée dès la première année de son mandat. Pour y parvenir, il table sur une dérégulation accrue du secteur pétrolier et gazier, ouvrant ainsi la voie à une production nationale plus importante.
Cependant, les analystes alertent sur les risques d’une dérégulation excessive, qui pourrait nuire aux objectifs climatiques du pays, voire provoquer des tensions avec d’autres grandes économies engagées dans la transition énergétique.
Les propositions de Donald Trump reposent sur une stratégie claire : renforcer l’économie américaine par le protectionnisme, la baisse des impôts et une relance de la production nationale. Cependant, elles suscitent des réactions contrastées dans le pays. Les partisans de Trump voient dans ce programme un renouveau pour les États-Unis, tandis que ses opposants redoutent une hausse des prix et un isolement économique.