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Déficit budgétaire 2024 : Gabriel Attal justifie l’absence de PLFR et réfute toute manœuvre politique

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  • Ce vendredi, Gabriel Attal s’est retrouvé au centre de la critique lors de son audition par la commission des finances du Sénat.
  • L’ancien Premier ministre a défendu l’absence de budget rectificatif pour 2024, justifiant des choix budgétaires critiqués par des sénateurs, qui y voient des calculs politiques avant les élections européennes.

Les échanges entre Gabriel Attal et la commission des finances du Sénat ce vendredi ont marqué un moment tendu dans le débat public sur la gestion budgétaire de la France. L’ancien Premier ministre, nommé à Matignon le 9 janvier 2024, s’est retrouvé au cœur des critiques pour l’absence de projet de loi de finances rectificative (PLFR), jugée nécessaire par une partie des élus pour répondre au dérapage des comptes publics.

Une situation budgétaire sous tension

Le déficit de la France a pris de l’ampleur en 2024, notamment en raison d’une chute des recettes en fin d’année. Face à cette situation, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie sous Gabriel Attal, a plaidé pour un PLFR afin d’ajuster les finances publiques, mais cette option n’a pas été retenue par l’exécutif. La veille de l’audition d’Attal, Bruno Le Maire avait rejeté la responsabilité de cette décision, affirmant : « La réponse est à demander à ceux qui ont pris l’arbitrage. »

En réponse, Gabriel Attal a expliqué ce choix, rappelant qu’il avait été pris en concertation avec Emmanuel Macron et plusieurs ministres : « Sur la question du PLFR, ce débat, nous l’avons eu avec le ministre des Finances, celui des Comptes publics et le président de la République. »

L’absence de PLFR, un choix stratégique ?

Gabriel Attal défend la décision de ne pas avoir proposé de budget rectificatif, estimant qu’elle permettait de s’appuyer sur d’autres leviers législatifs. Il mentionne notamment le projet de loi de finances (PLF) 2025 et le projet de loi de fin de gestion 2024. Selon lui, ces textes permettent de mettre en œuvre les ajustements nécessaires sans recourir à un PLFR : « Nous avons décidé de concentrer sur le PLF 2025 et le projet de loi de finances de fin de gestion 2024 les mesures d’économies ou de recettes supplémentaires que nous avions prévues. »

Pour l’ancien Premier ministre, le gel de crédits a permis d’éviter des mesures supplémentaires, avec près de 17 milliards d’euros gelés, dont une part massive serait annulée d’ici la fin de l’année. « Pour le reste, il fallait passer par le Parlement, et jamais il n’a été question de ne pas passer par le Parlement », a-t-il insisté.

Soupçons de calcul politique

Cette décision de l’exécutif a suscité des soupçons parmi les sénateurs, certains évoquant un calcul politique en vue des élections européennes de 2024. Jean-François Husson, rapporteur général du budget, n’a pas caché son scepticisme quant aux motivations réelles de cette décision. « Vous enjambez l’obstacle des élections européennes en vous disant : la situation pourrait nous revenir en boomerang, on se refait une santé, et finalement les Français vont nous suivre, » a-t-il lancé.

Gabriel Attal a fermement nié tout calcul électoral, soulignant que plusieurs mesures impopulaires avaient été prises dans les premiers mois de l’année : « Si la boussole des décisions que j’ai été à prendre avec mon gouvernement c’était de préserver la majorité avant les élections européennes, on n’aurait pas augmenté la taxe sur l’électricité en janvier, on n’aurait pas annulé 10 milliards d’euros de crédit en février, on n’aurait pas doublé les franchises médicales en mars, on n’aurait pas annoncé une réforme de l’assurance chômage en avril et en mai. »

La chute des recettes, responsable du déficit

Gabriel Attal a également réfuté l’idée que le budget 2023, qualifié de « budget à l’euro près », avait été mal tenu. Selon lui, la principale cause du déficit serait la baisse des recettes de l’État en fin d’année : « Est-ce que les dépenses de l’État sont supérieures à ce qui était prévu ? La réponse est non. C’est bien la chute brutale dans les recettes, singulièrement en fin d’année, qui explique une partie importante du décalage du solde. »

Jean-François Husson, pour sa part, a critiqué la communication gouvernementale autour de ce budget, rappelant les promesses initiales : « Le budget à l’euro près… Et il se termine par un exercice plus déficitaire encore que vos prévisions. Ce ne sont pas des euros près, ce sont des milliards d’euros en moins. »

Un appel à renforcer l’implication du Parlement

Un autre sujet abordé lors de cette audition a été la place du Parlement dans les décisions budgétaires. En écho aux propositions de Bruno Le Maire, Gabriel Attal a appuyé l’idée d’une meilleure association du Parlement pour les discussions économiques d’été et d’hiver. « Je reprends la proposition de Bruno Le Maire sur le fait que le Parlement soit davantage associé au moment des budgets économiques d’hiver ou budgets économiques d’été, qu’il puisse y avoir une transmission d’information sur les prévisions, » a-t-il déclaré.

Cette implication accrue permettrait, selon Attal, d’assurer une plus grande transparence et une meilleure prévision des finances publiques, renforçant la confiance des parlementaires et des citoyens dans la gestion économique.

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