- Le retour de Donald Trump pourrait bouleverser l’équilibre des négociations climatiques mondiales.
- Face aux promesses de retrait de l’Accord de Paris et de suppression de réglementations environnementales, l’engagement américain pour le climat est menacé.
A la veille de l’ouverture de la COP29, à Bakou, en Azerbaïdjan, la conférence annuelle des Nations unies pour le climat, les discussions internationales s’annoncent plus tendues que jamais. Environ 198 pays, dont les États-Unis, sont réunis pour définir des engagements visant à limiter le réchauffement climatique. Mais le retour de Donald Trump au pouvoir inquiète la communauté internationale : l’ancien président a annoncé vouloir renoncer à plusieurs engagements cruciaux, dont l’Accord de Paris, menaçant de freiner la lutte mondiale contre le changement climatique.
Un désengagement annoncé des États-Unis sur le climat
Donald Trump, climatosceptique assumé, qualifie la crise climatique de « canular » et envisage de quitter à nouveau l’Accord de Paris. Cet accord, signé par près de 200 nations, vise à contenir le réchauffement planétaire en deçà de 1,5 °C d’ici la fin du siècle. Mais pour Trump, ces objectifs entravent le développement économique des États-Unis. Sa position va plus loin : il envisage également de retirer son pays de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), un cadre de négociation essentiel depuis trois décennies. En se désengageant, les États-Unis, deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre, échapperaient à leurs obligations de réduction d’émissions.
Des politiques énergétiques aux antipodes des engagements climatiques
Selon des estimations du site spécialisé Carbon Brief, la mise en œuvre des politiques promises par Trump pourrait entraîner une augmentation de 4 milliards de tonnes d’émissions américaines d’ici 2030, comparables aux émissions combinées de l’Europe et du Japon. Si son administration décide de poursuivre sur cette voie, les États-Unis pourraient réduire leurs émissions de seulement 28 % d’ici 2030, loin de l’objectif de 50 % inscrit dans l’Accord de Paris.
Trump martèle que le pays doit exploiter ses réserves d’énergies fossiles au maximum, qu’importe le coût environnemental. « Nous avons plus d’or liquide que n’importe quel autre pays », déclarait-il récemment, affirmant que les États-Unis devaient rivaliser avec les plus grands producteurs mondiaux, comme l’Arabie Saoudite et la Russie. Dans cette optique, il prévoit de lever le moratoire sur la construction de terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) et de revenir sur les réglementations des émissions des véhicules, freinant ainsi l’essor des véhicules électriques.
Le démantèlement des agences environnementales en ligne de mire
Entre 2017 et 2021, sous sa présidence, Donald Trump avait abrogé plus d’une centaine de réglementations environnementales, et ce n’était que le début. Il souhaite cette fois aller plus loin en envisageant de supprimer l’Agence de protection de l’environnement (EPA) et l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). Ces agences sont pourtant essentielles pour surveiller et analyser les effets du réchauffement climatique, à l’échelle nationale et mondiale.
Un coup d’arrêt à l’Inflation Reduction Act
L’Inflation Reduction Act (IRA), promulguée en 2022 par l’administration Biden, constitue l’une des lois climatiques les plus ambitieuses de l’histoire américaine, avec 369 milliards de dollars pour soutenir le développement de l’énergie verte. Cependant, Trump a fait savoir qu’il s’opposerait dès son premier jour en fonction à cette loi, qu’il considère coûteuse et peu bénéfique. Sa priorité, affirme-t-il, est de freiner le développement des énergies renouvelables, notamment les éoliennes, qu’il accuse de menacer la faune.
Le spectre d’un désengagement américain sur la scène mondiale
Le retour de Donald Trump pourrait faire vaciller les efforts internationaux en matière de climat. Les États-Unis, puissance économique et émetteur majeur de CO₂, jouent un rôle central dans les discussions mondiales. Leur retrait risquerait de créer un effet domino chez d’autres grands pollueurs comme la Chine et l’Inde, qui pourraient également revoir leurs engagements à la baisse.
À Bakou, les négociations de la COP29 risquent de se concentrer sur la gestion des risques engendrés par une potentielle fracture des alliances climatiques. Dans un contexte où le financement de la transition écologique reste un sujet brûlant, l’éventuel retrait des États-Unis des négociations climatiques pourrait compliquer la recherche de consensus. L’avenir climatique mondial pourrait être suspendu aux décisions que prendra Donald Trump, avec des conséquences profondes pour les générations à venir.