- Alors que s’ouvre la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, les leaders mondiaux se retrouvent face à une crise climatique sans précédent.
- Entre la réélection de Donald Trump et les records de chaleur attendus pour 2024, les enjeux n’ont jamais été aussi critiques.
Ce lundi 11 novembre 2024, les dirigeants du monde entier se retrouvent pour l’ouverture de la COP29 dans la capitale azérie, une conférence déterminante sur le climat, malgré des enjeux diplomatiques complexes et un contexte climatique alarmant. Alors que Donald Trump retrouve la présidence des États-Unis et que la conférence se tient dans un pays aux intérêts pétroliers notables, l’urgence de l’action collective reste pressante.
Climat : une situation critique en 2024
Les signaux d’alerte climatique sont nombreux en cette année 2024, qui devrait devenir la plus chaude jamais enregistrée. Selon les prévisions du programme européen Copernicus, la température moyenne mondiale pourrait dépasser de 1,5°C les niveaux préindustriels, un seuil symbolique et dangereux. Cette hausse record s’accompagne d’une série de catastrophes climatiques récurrentes : inondations successives en Espagne, en France, en Italie, incendies ravageurs aux États-Unis, en Grèce, au Portugal, et des nappes épaisses de pollution en Inde et au Pakistan. Autant d’événements qui accentuent l’urgence des discussions ouvertes aujourd’hui à Bakou
Les COP : des rencontres cruciales pour limiter le réchauffement
Depuis la première conférence des Parties (COP) en 1992 à Rio, ces rendez-vous annuels ont marqué des étapes décisives dans la lutte contre le changement climatique. Bien qu’insuffisantes pour atteindre l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5°C, les COP ont permis de ramener les projections mondiales de réchauffement de 3,5°C en 2015 à environ 2,6°C-2,8°C en 2024. La route reste longue, mais les progrès sont notables, rappelant que les COP offrent une plateforme irremplaçable pour établir des engagements internationaux.
Trump de retour : une ombre sur les négociations climatiques
Les observateurs redoutent l’impact du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche sur les ambitions climatiques des États-Unis. Lors de son premier mandat, Trump avait fait sortir les États-Unis de l’Accord de Paris et réduit les budgets fédéraux pour la recherche et l’action climatique. Aujourd’hui, son retour constitue un défi de taille, alors que les discussions exigent une coopération mondiale forte et alignée. Pourtant, les organisateurs de la COP29 espèrent obtenir des engagements renouvelés pour inverser la tendance actuelle.
La Chine et la montée des énergies renouvelables
Dans ce contexte tendu, la Chine émerge comme un acteur décisif. Première source mondiale d’émissions de CO₂, la Chine pourrait atteindre son pic d’émissions avant 2030, grâce à une adoption massive des énergies renouvelables. Les données du troisième trimestre 2024 montrent une stabilisation des émissions chinoises, une avancée encourageante. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime par ailleurs que le pic mondial de consommation d’énergies fossiles pourrait être atteint avant 2030, en partie grâce à l’essor des technologies propres.
Amazonie : les efforts de Lula pour le poumon de la planète
La déforestation en Amazonie brésilienne, souvent qualifiée de « poumon vert » de la planète, a ralenti de 30,6 % entre août 2023 et juillet 2024, un signe encourageant après des années de destruction intensive. Le président brésilien, Lula, a fait de la protection de cette forêt une priorité, marquant un tournant par rapport aux politiques de son prédécesseur Jair Bolsonaro. Cependant, les experts soulignent que ce rythme de réduction doit s’accélérer pour éviter des dommages irréversibles. Le sujet sera au cœur de la prochaine COP30, prévue en 2025 à Belém, au Brésil.
Un rendez-vous sous tension, mais indispensable
Malgré les tensions politiques, les doutes et les défis, la COP29 de Bakou demeure une étape cruciale. Avec une planète déjà en surchauffe et des catastrophes climatiques qui s’intensifient, les gouvernements sont appelés à s’engager fermement pour réduire les émissions, accélérer l’adoption des énergies renouvelables et protéger les ressources naturelles. Les avancées observées montrent que le changement est possible, mais l’urgence de l’action mondiale n’a jamais été aussi pressante.