- Le 11 novembre 2024, les Présidents de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et du Sénat, Gérard Larcher, ont entamé une visite officielle en Nouvelle-Calédonie, marquée par des commémorations et des rencontres politiques cruciales.
- Leur objectif : ouvrir un dialogue pour apaiser les tensions récentes et tracer une feuille de route pour l’avenir de l’archipel.
Au premier jour de leur visite en Nouvelle-Calédonie, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, ont multiplié les rencontres et les déplacements sur l’archipel. Une journée marquée par des commémorations et des échanges politiques, dans un contexte tendu après les violences récentes et alors que l’avenir de la Nouvelle-Calédonie reste au cœur des débats nationaux.
Une commémoration émotive et un hommage aux soldats calédoniens
La journée a débuté par un moment solennel à Nouméa. Les deux présidents ont participé à la cérémonie de commémoration de l’armistice du 11 novembre, au monument aux morts de la place Bir-Hakeim. Un hommage particulier a été rendu aux soldats mélanésiens, tombés pour la France durant les deux guerres mondiales. Yaël Braun-Pivet a salué « l’engagement et le sacrifice » des soldats calédoniens, soulignant l’importance de cette journée de mémoire, qui « rappelle l’histoire et le lien indéfectible entre la Nouvelle-Calédonie et la France. »
Après la cérémonie, les deux présidents ont échangé avec une classe de défense du lycée Lapérouse. Un moment privilégié pour transmettre aux jeunes générations l’importance de la mémoire et de la paix. « Cette visite est importante et attendue, car elle permet de renforcer nos liens« , a affirmé Yaël Braun-Pivet, rappelant que ces échanges sont essentiels pour « l’avenir du territoire. »
Un dialogue sans tabous pour une feuille de route commune
Les échanges politiques ont ensuite pris le relais. Après avoir rencontré les autorités locales à Nouméa, dont le président du gouvernement Louis Mapou et la présidente du Congrès Veylma Falaeo, les deux présidents ont affirmé leur volonté de favoriser un dialogue direct et sans tabous. « L’idée, c’est de pouvoir tout entendre pour essayer de tracer, avec les principaux intéressés, une feuille de route », a déclaré Yaël Braun-Pivet, soulignant l’importance de cette démarche pour « répondre aux attentes de toutes les populations de la Nouvelle-Calédonie. »
Son homologue Gérard Larcher a, pour sa part, mis en avant l’esprit « d’humilité » qui a guidé cette visite, précisant : « Nous sommes ici dans un esprit de respect et de dialogue, afin de contribuer à une paix retrouvée. » Ces propos interviennent dans un contexte où les tensions restent vives dans l’archipel, après les violences et les troubles qui ont marqué ces derniers mois.
Rencontre avec le Sénat coutumier : la question du troisième référendum
L’une des étapes cruciales de la journée a été la rencontre avec les représentants du Sénat coutumier, institution qui regroupe les grandes autorités traditionnelles des peuples kanak et d’autres communautés locales. Eloi Gowe, président du Sénat coutumier, a réaffirmé ses positions sur l’avenir politique de l’archipel. Il a notamment demandé à la France de « reconsidérer la question du troisième référendum » sur l’indépendance et proposé une prorogation de l’accord de Nouméa d’une à deux mandatures, avant de procéder à toute nouvelle consultation sur l’indépendance.
Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher ont pris note de ces propositions et ont souligné l’importance d’un dialogue inclusif et respectueux des attentes des populations locales. « Nous tenions à vous rencontrer en premier, pour vous montrer le respect que nous avons envers vous, votre histoire et votre terre », a déclaré Yaël Braun-Pivet, insistant sur l’importance de prendre en compte les spécificités culturelles et historiques du territoire dans la construction d’un avenir commun.
Une visite marquée par la recherche de solutions communes
Ce premier jour de visite a permis de poser les bases d’un dialogue constructif entre les autorités de l’État et les représentants locaux. Yaël Braun-Pivet a insisté sur le caractère « indépendant et libre » de la démarche des présidents, affirmant qu’aucun sujet ne serait écarté des discussions à venir. « Ce déplacement est avant tout une volonté d’écoute, d’ouverture et de respect des sensibilités locales« , a-t-elle conclu.
Les deux présidents doivent poursuivre leur visite en Nouvelle-Calédonie dans les jours à venir, avec notamment des discussions à huis clos avec tous les acteurs politiques et institutionnels du territoire.