- Réunis à Riyad, les dirigeants de plusieurs pays arabes et musulmans ont affirmé leur soutien indéfectible au peuple palestinien et dénoncé l’escalade des violences dans la région.
- Ce sommet exceptionnel a permis aux chefs d’État de s’exprimer d’une seule voix contre les attaques israéliennes et en faveur de la souveraineté du Liban et de la Palestine.
Les dirigeants des pays arabes et musulmans se sont rassemblés lundi à Riyad pour un sommet extraordinaire, ayant pour objectif de réaffirmer leur soutien à la cause palestinienne et d’adresser un message fort face aux crises persistantes au Moyen-Orient, en particulier en Palestine et au Liban. Dans une déclaration finale, les chefs d’État ont souligné la « ligne rouge » que représente la question de Jérusalem, tout en renouvelant leur solidarité avec le peuple palestinien et leur engagement à soutenir la souveraineté du Liban.
Un appel en faveur des droits Palestiniens
La déclaration des dirigeants est claire : « la cause palestinienne » reste « une priorité fondamentale » pour les pays arabes et musulmans, et ils se sont engagés à soutenir « les droits nationaux légitimes et inaliénables » des Palestiniens. Ces droits incluent notamment « le droit à la liberté, le droit à un État indépendant et souverain avec Jérusalem-Est comme capitale, le droit au retour des réfugiés et le droit aux compensations qui leur sont dues conformément aux résolutions internationales« .
Ils ont également insisté sur leur volonté de s’opposer à toute tentative de minimiser ou de dénaturer ces droits. Les dirigeants ont ainsi réaffirmé que Jérusalem demeurait une « ligne rouge » pour l’ensemble du monde arabo-musulman et ont exprimé leur solidarité pour « la protection de l’identité arabe et islamique de Jérusalem-Est occupée et la défense du caractère sacré des lieux saints islamiques et chrétiens ».
Soutien au Liban et l’opposition aux attaques israéliennes
La question libanaise était également au cœur des débats. En effet, les dirigeants ont affirmé leur « soutien absolu au Liban, notamment à sa sécurité, sa stabilité, sa souveraineté et la sécurité de ses citoyens ». Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a dénoncé « les attaques israéliennes sur Gaza » et toute violation de la souveraineté libanaise, rappelant que le Royaume d’Arabie saoudite maintient une position ferme contre toute opération militaire compromettant la stabilité régionale.
Dans son discours d’ouverture, le prince héritier a condamné les restrictions imposées au travail des agences humanitaires dans la bande de Gaza, les qualifiant de dangereuses pour la population civile. Il a également exhorté la communauté internationale à « mettre fin immédiatement aux actions israéliennes contre nos frères en Palestine et au Liban » et a qualifié la campagne israélienne à Gaza de « génocide ». « Nous condamnons avec force les opérations militaires israéliennes contre les territoires libanais et rejetons toute action susceptible de compromettre la stabilité et la sécurité du Liban, ou de porter atteinte à son intégrité territoriale », a-t-il ajouté avec fermeté.
La représentation palestinienne aux Nations unies
Une autre question stratégique abordée lors du sommet a été la reconnaissance d’un État palestinien au sein des Nations Unies. Le prince Mohammed ben Salmane a plaidé en faveur d’une intégration pleine et entière de la Palestine dans les instances internationales, déclarant que « la Palestine remplissait toutes les conditions nécessaires pour devenir un membre à part entière des Nations Unies ». Selon lui, cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large menée par l’Arabie saoudite pour rallier les nations éprises de paix en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien.
« Nous avons lancé une initiative mondiale en faveur de la solution à deux États », a souligné le prince héritier, rappelant que l’objectif reste de promouvoir une résolution pacifique et durable des conflits dans la région.
Le défi du multilatéralisme dans un monde en crise
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a profité de ce sommet pour exprimer les inquiétudes de l’Arabie saoudite concernant le manque de réaction internationale face à l’escalade militaire dans la région. Lors d’un débat à l’Assemblée générale des Nations Unies, il a souligné que « l’absence d’action internationale sérieuse pour mettre fin à l’escalade militaire israélienne en cours est la preuve concluante des lacunes du système international multilatéral et de la faiblesse de la volonté politique internationale ».
Le prince Faisal a expliqué que l’Arabie saoudite « continuera à soutenir le système international multilatéral » tout en appelant à une révision de ses mécanismes pour restaurer la confiance des populations dans ses institutions. « Le Royaume croit que la paix est le fondement qui ouvre la voie à la coopération et au développement, et qu’elle est le protecteur de leur durabilité », a-t-il affirmé, rappelant ainsi l’importance de la stabilité pour le progrès collectif.