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lundi, décembre 9, 2024
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Blocage, manifestations et colère : les agriculteurs français veulent se faire entendre

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  • Face aux incertitudes économiques, aux aides jugées insuffisantes, et à la menace de l’accord de libre-échange avec le Mercosur, les syndicats appellent à une mobilisation nationale.
  • Les agriculteurs s’organisent pour défendre leur métier et préserver l’avenir de l’agriculture nationale face à une concurrence qu’ils jugent déloyale.

En dépit des aides d’urgence promises par le gouvernement, le monde agricole français est à nouveau en ébullition. Les agriculteurs, mobilisés sous la bannière de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs (JA), s’apprêtent à lancer une nouvelle vague de manifestations à travers la France. Alors que les négociations autour du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur s’intensifient, cette mobilisation vise à défendre l’avenir de l’agriculture française face à une concurrence qu’ils jugent déloyale et menaçante.

Mesures d’urgence prises en compte par le gouvernement

Malgré les mesures d’urgence prévues dans le Budget 2025, les syndicats agricoles estiment que l’exécutif ne répond pas suffisamment aux difficultés de la profession. Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, a reconnu, dans l’émission Bonjour ! La Matinale TF1, « entendre et comprendre la colère du monde agricole ». Pourtant, elle appelle à un dialogue responsable, mettant en garde les agriculteurs contre toute forme de violence ou de dégradation des biens publics. « Il ne faut pas de violence à l’égard des forces de l’ordre, pas de dégradation des biens publics ni de désordre au moment où l’on approche des fêtes de Noël », a insisté la ministre, qui en appelle à « l’esprit de responsabilité ». En ajoutant : « Les Français aiment les agriculteurs, il ne faut pas rompre ni abîmer ce lien. »

FNSEA et Coordination rurale appellent à une « révolte agricole »

La FNSEA et la Coordination rurale, les principaux syndicats agricoles du pays, ont annoncé une série d’actions à compter de la mi-novembre, avec un point culminant attendu le 18 novembre, jour du sommet du G20 au Brésil. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a affirmé que cette mobilisation est une réponse à la situation difficile des agriculteurs et une tentative de peser dans les négociations internationales : « Nous allons reprendre la route à partir de lundi prochain », a-t-il déclaré. Tout en précisant l’objectif de cette mobilisation, il a ajouté : « On ne cible pas les autoroutes. On n’est pas là pour ennuyer les Français, on est là pour leur dire qu’on est fiers de les nourrir et que continuer à produire en France, ça a du sens. »

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a affirmé que cette mobilisation est une réponse à la situation difficile des agriculteurs et une tentative de peser dans les négociations internationales.

De son côté, la Coordination rurale promet une « révolte agricole » avec un « blocage du fret alimentaire » prévu dès le 19 novembre. Les deux organisations soulignent que la mobilisation de cette année pourrait avoir des conséquences importantes, tant pour les citoyens que pour le gouvernement, qui devra rapidement répondre aux préoccupations des agriculteurs.

Le Mercosur : un accord « mauvais » pour la France

Au cœur de cette mobilisation se trouve le projet de traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, un accord que le monde agricole juge néfaste pour leurs intérêts et pour l’environnement. La ministre Annie Genevard a d’ailleurs souligné la forte opposition de la France à cet accord, le qualifiant de « mauvais ». Elle a averti qu’il pourrait entraîner l’importation massive de produits agricoles issus de pratiques interdites en France, comme l’usage d’hormones de croissance pour le bétail, ce qui représenterait une « concurrence déloyale » pour les producteurs français. « Nous ne voulons pas de cet accord car il est mauvais, il va voir arriver […] des quantités de produits comprenant des substances interdites chez nous, au prix de la déforestation », a-t-elle martelé.

Un mouvement ancré dans un contexte européen

La colère des agriculteurs français n’est pas un cas isolé : elle s’inscrit dans une vague plus large de protestations qui, plus tôt dans l’année, a touché plusieurs pays européens, notamment la Pologne et la Grèce. En France, les manifestations de début d’année ont atteint un pic avec le blocage de plusieurs autoroutes et de points stratégiques comme le marché de Rungis en Île-de-France. Les agriculteurs espèrent à nouveau mobiliser massivement pour faire pression sur l’exécutif et l’Union européenne.

Un défi pour le gouvernement et l’Union européenne

Alors que la France s’approche d’une période sensible avec les fêtes de fin d’année, les actions de blocage annoncées par les syndicats risquent de perturber l’économie et de mettre le gouvernement sous pression. Annie Genevard assure que « les engagements pris par l’État » ont été « honorés » dans le Budget 2025 et que d’autres mesures ont été ajoutées pour répondre aux difficultés spécifiques de certains territoires. Pourtant, ces mesures ne suffisent pas aux yeux des syndicats, qui veulent faire entendre leurs revendications face aux dirigeants européens lors du G20.

Pour les agriculteurs, cette mobilisation dépasse le cadre strictement économique : il s’agit d’un combat pour la souveraineté alimentaire et le maintien d’un modèle agricole durable en France. « Nous sommes là pour rappeler que continuer à produire en France, ça a du sens, » insiste Arnaud Rousseau. En fédérant les agriculteurs de toute la France, la FNSEA et la Coordination rurale espèrent sensibiliser le public et influencer les politiques agricoles européennes.

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