- Les récentes propositions de réformes budgétaires du gouvernement suscitent une vive opposition parmi les syndicats de la Fonction publique.
- Deux mesures en particulier, concernant l’indemnisation des congés maladie et l’instauration de jours de carence supplémentaires, sont au cœur des débats et alimentent une mobilisation générale des agents publics
La tension monte dans la Fonction publique après l’annonce de mesures budgétaires controversées. Les syndicats ont annoncé une journée nationale d’action, incluant grève et manifestations, pour le 5 décembre 2024, en réponse aux coupes budgétaires de 1,2 milliard d’euros inscrites dans le projet de budget 2025. Ce mouvement de contestation, qui rassemble sept des huit principales organisations syndicales, s’oppose particulièrement à la réduction des droits des fonctionnaires et au durcissement des conditions de congés maladie.
Une mobilisation généralisée contre les mesures du gouvernement
Le 5 décembre prochain, les fonctionnaires et leurs représentants syndicaux se rassembleront dans tout le pays pour exprimer leur mécontentement face aux annonces du gouvernement. Les syndicats, dont la CGT, la CFDT, l’UNSA, la FSU, Solidaires, la CFE-CGC et la FA-FP, appellent à une journée d’action incluant grève, manifestations et rassemblements. Selon un communiqué commun, ces organisations dénoncent des économies budgétaires drastiques, affectant directement les conditions de travail des agents publics.
Les mesures en question font partie d’un plan d’économies de 1,2 milliard d’euros sur le budget de la Fonction publique pour 2025. Une réforme jugée nécessaire par le gouvernement face à la situation financière complexe, mais qui a déclenché un fort mécontentement parmi les syndicats.
Les controverses sur les réductions des droits des fonctionnaires
Parmi les propositions qui suscitent la plus vive opposition, deux mesures en particulier ont exacerbé les tensions. La première concerne la réduction de l’indemnisation des congés maladie. Actuellement, les fonctionnaires bénéficient d’une indemnisation à 100 % de leur salaire en cas de maladie. Cependant, le projet de réforme gouvernemental prévoit une baisse à 90 %, une mesure que les syndicats jugent à la fois injuste et pénalisante pour les agents publics, qui pourraient se retrouver dans une situation financière plus précaire lors de leurs absences pour maladie.
La deuxième mesure contestée est l’instauration de trois jours de carence non payés pour les fonctionnaires malades, contre un jour actuellement. Cette modification, qui s’appliquerait hors pathologies lourdes, est perçue par les syndicats comme une pression supplémentaire sur des agents déjà confrontés à des conditions de travail de plus en plus difficiles.
Dans l’ensemble, ces deux réformes sont perçues comme une remise en cause des acquis sociaux des fonctionnaires, déjà fragilisés par des années de réduction des effectifs et de baisse des moyens dans les services publics
La réaction des syndicats : FO fait cavalier seul
Si la majorité des syndicats appellent à la grève le 5 décembre, un acteur majeur de la Fonction publique se démarque. Force Ouvrière (FO), le deuxième syndicat de la Fonction publique, a décidé de ne pas participer à la journée du 5 décembre. Il maintient son propre appel à la grève, qui débutera le 21 novembre, en coordination avec la grève des cheminots. FO privilégie une mobilisation reconductible, soulignant son désaccord avec la politique gouvernementale et sa volonté de marquer son indépendance par rapport à la coordination intersyndicale.
De son côté, la CGT et la CFDT s’engagent fermement dans la journée d’action du 5 décembre, montrant leur détermination à faire entendre leur voix sur ces réformes jugées injustes. Les syndicats se préparent à une mobilisation d’ampleur, avec des actions qui pourraient se prolonger si le gouvernement persiste dans ses propositions.
Guillaume Kasbarian : des « mesures de responsabilité »
Face à la contestation, le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, a défendu ces réformes, les qualifiant de « mesures de responsabilité ». Selon lui, ces ajustements sont nécessaires pour répondre à une situation budgétaire « critique pour les finances publiques ». Toutefois, bien que certaines mesures aient été modifiées – comme l’abandon de la fusion des catégories de fonctionnaires A, B et C, un projet qui avait provoqué une levée de boucliers – les deux mesures contestées restent maintenues, alimentant ainsi la grogne syndicale.
Le ministre a souligné que l’objectif de ces réformes était de rationaliser les dépenses publiques, sans toutefois céder aux demandes des syndicats d’annuler les mesures de réduction de l’indemnisation maladie et d’allongement du délai de carence.