Invitée du journal télévisé de 20H sur TF1 vendredi soir, Marine Le Pen s’est livrée à une charge ferme contre les réquisitions du parquet dans l’affaire des assistants parlementaires européens du Rassemblement national (RN). Qualifiant ces réquisitions de « révoltant » et « outrancier« , la présidente du RN y voit une tentative d’élimination politique orchestrée.
Un réquisitoire sans précédent
Le parquet a requis une peine de cinq ans d’inéligibilité assortie d’une exécution provisoire à l’encontre de Marine Le Pen, rendant la sentence applicable immédiatement, sans possibilité d’appel. Une situation qu’elle qualifie d’inédite :
« Ce réquisitoire réclame des condamnations sans commune mesure avec des affaires similaires. Il s’agit clairement d’une demande de ‘peine de mort politique' », a-t-elle déclaré face à Anne-Claire Coudray.
Pour la cheffe de file du RN, ces réquisitions ne viseraient pas seulement sa personne, mais également les millions de Français qu’elle représente. « C’est une attaque très violente contre la démocratie et contre l’espoir du peuple français », a-t-elle martelé.
« Nous sommes innocents »
Marine Le Pen rejette en bloc les accusations d’emplois fictifs portées contre les assistants parlementaires européens de son parti. Elle affirme que les fonds européens ont été utilisés dans le respect des règles en vigueur :
« Tous les assistants ont travaillé. Ils avaient pour mission d’assister les eurodéputés non seulement dans leurs travaux législatifs, mais aussi dans leur activité politique. Nous n’avons enfreint aucune loi française ni aucun règlement européen. »
Elle estime que les accusations portées ne reposent sur aucune preuve tangible, assurant que son parti n’a perçu aucun avantage illégal.
Un procès sous le prisme politique
Dans un discours offensif, Marine Le Pen a dénoncé ce qu’elle perçoit comme une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. « Ce n’est pas une justiciable qui est jugée, mais une opposante politique. On cherche à m’empêcher de représenter les Français et à m’éliminer de l’arène démocratique. »
Elle a également fustigé le caractère « irréversible » de la peine requise, soulignant qu’elle pourrait être privée de recours, contrairement à des criminels condamnés pour des faits graves.
« Les criminels, les violeurs, ont le droit de faire appel. Moi, on m’infligerait une peine irréparable, sans possibilité de justice corrective. »
Une candidature à 2027 compromise ?
Ces réquisitions pourraient bouleverser le paysage politique français en empêchant Marine Le Pen de se présenter à l’élection présidentielle de 2027. Toutefois, des recours juridiques pourraient permettre de suspendre l’exécution de cette peine si elle venait à être prononcée. Pour Marine Le Pen, l’objectif est clair : « faire taire une opposition qui dérange ».
Face à ces réquisitions, le Rassemblement national a lancé une pétition destinée à recueillir le soutien de ses sympathisants et mobiliser l’opinion publique. Marine Le Pen a expliqué cette démarche comme un moyen de canaliser l’indignation populaire : « Il a bien fallu donner une voie pacifique à ceux qui ressentent cette injustice. »
« Ma mort politique est réclamée »
En conclusion, Marine Le Pen a dressé le tableau d’un combat politique acharné et a réaffirmé sa détermination à continuer de défendre ses idées : « C’est ma mort politique qui est réclamée. Mais au-delà de moi, ce sont des millions de Français qui sont privés de leur voix. »
Alors que la justice doit encore se prononcer sur cette affaire, l’intervention de Marine Le Pen marque une nouvelle étape dans une bataille où les enjeux dépassent largement le cadre judiciaire. Une affaire à suivre de près alors que l’horizon politique de 2027 se dessine déjà.