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Rachida Dati et Carlos Ghosn : le PNF réclame un procès pour corruption et trafic d’influence

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Le Parquet national financier (PNF) a requis, mercredi 13 novembre, la tenue d’un procès devant le tribunal correctionnel pour des faits de corruption et de trafic d’influence impliquant Rachida Dati, actuelle ministre de la Culture, et Carlos Ghosn, ancien dirigeant de Renault-Nissan. Cette annonce a été confirmée par le ministère public ce vendredi.

L’affaire porte principalement sur une somme de 900 000 euros que Rachida Dati aurait perçue entre 2010 et 2012 de la part de RNBV, une filiale stratégique de l’alliance Renault-Nissan. À l’époque, Rachida Dati exerçait en tant qu’avocate tout en occupant le poste de députée européenne (2009-2019).

Selon les enquêteurs, ces paiements pourraient être liés à une activité de lobbying auprès du Parlement européen, ce qui est formellement interdit pour une élue en fonction. Ils estiment également que les prestations justifiant ces rémunérations n’ont pas été dûment réalisées, ouvrant la voie à des soupçons de corruption et de trafic d’influence.

Des poursuites pour corruption et trafic d’influence

Le PNF accuse Rachida Dati de recel d’abus de pouvoir et d’abus de confiance, de corruption passive et de trafic d’influence passif, en raison de son statut d’élue exerçant des responsabilités publiques au sein d’une organisation internationale.

Face à ces accusations, la ministre de la Culture rejette catégoriquement les faits reprochés. Ses avocats, Mes Olivier Baratelli et Olivier Pardo, estiment que les faits sont prescrits et assurent que leur cliente prouvera « l’inexactitude » des conclusions du parquet. Dans une déclaration à l’AFP, ils ont dénoncé un réquisitoire qu’ils jugent « partiel et déconnecté de la réalité », affirmant leur intention de répondre « point par point ».

Dans un communiqué publié vendredi soir sur son compte X, Rachida Dati a dénoncé un « réquisitoire infamant » et « choquant« . Elle a fustigé une « instrumentalisation de cette affaire par [s]es opposants politiques, au mépris de tous les principes« . Affirmant affronter cette épreuve avec « sérénité et détermination« , elle a réitéré sa volonté de défendre son intégrité.

Carlos Ghosn : une figure sous le feu des projecteurs

Carlos Ghosn, pour sa part, reste également au centre des accusations. L’ancien patron de Renault-Nissan, déjà poursuivi pour diverses malversations financières au Japon, fait face en France à un mandat d’arrêt international depuis avril 2023. Dans cette affaire, il est soupçonné d’abus de pouvoir, d’abus de confiance et de corruption active, des charges liées à son rôle à la tête de l’alliance automobile.

Réfugié au Liban depuis son évasion spectaculaire du Japon fin 2019, Carlos Ghosn demeure hors de portée des autorités françaises. Renault, qui s’est constituée partie civile dans ce dossier, continue de réclamer des comptes à son ancien dirigeant.

Les juges d’instruction, qui disposent du dossier, devront désormais déterminer si les éléments rassemblés par le PNF suffisent à justifier un procès devant le tribunal correctionnel. En parallèle, un recours reste en cours devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris.

Les avocats de Rachida Dati s’engagent à contester vigoureusement les accusations, tandis que le silence de Carlos Ghosn dans cette affaire entretient le flou sur la stratégie qu’il pourrait adopter. Cette affaire, au croisement de la politique et des affaires, demeure au centre d’une vive attention médiatique et publique.

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