- L’Assemblée nationale a franchi un cap symbolique ce mercredi 20 novembre en officialisant la création d’un groupe d’amitié France-Palestine, une initiative attendue depuis longtemps par ses partisans.
- Une décision saluée par ses promoteurs comme un pas important vers une reconnaissance de l’État palestinien, mais qui divise profondément l’hémicycle.
Ce mercredi, l’Assemblée nationale a officialisé la transformation du Groupe d’études à vocation internationale France-Palestine en groupe d’amitié. Une décision adoptée par le Bureau de l’Assemblée et saluée par ses partisans comme une avancée symbolique dans la reconnaissance de l’État palestinien.
Cette évolution, annoncée par LCP, était réclamée depuis plusieurs années par des députés de gauche, aujourd’hui majoritaires au Bureau, mais aussi par certains membres du MoDem. Parmi eux, Richard Ramos avait tenté sans succès de faire adopter cette proposition en mai dernier.
« Après des années de combat, l’Assemblée nationale crée aujourd’hui un groupe d’amitié France-Palestine. Une étape symbolique majeure grâce au travail de ma collègue Nadège Abomangoli », a déclaré Clémence Guetté, vice-présidente de l’Assemblée nationale, sur le réseau social X.
Manuel Bombard, coordinateur de La France insoumise, a renchéri en appelant la France à reconnaître officiellement l’État palestinien. « Dans le contexte de la guerre génocidaire en cours, ce groupe est plus que jamais essentiel pour travailler à la solidarité avec le peuple palestinien et promouvoir une paix juste », a ajouté la députée communiste Elsa Faucillon.
Pour ces élus, la création de ce groupe est bien plus qu’un acte symbolique. Elle traduit une volonté de renforcer le dialogue parlementaire sur une question cruciale et de réaffirmer l’engagement de la France pour une paix équitable au Proche-Orient.
Une initiative controversée
Mais cette décision n’a pas fait l’unanimité. Plusieurs députés, notamment dans les rangs macronistes, ont exprimé leur opposition. Dans une lettre publique, Gabriel Attal, président du groupe Renaissance, a rappelé que la Palestine ne remplissait pas les critères nécessaires pour justifier un groupe d’amitié : absence de relations diplomatiques officielles avec la France, d’un Parlement fonctionnel et d’une reconnaissance par l’ONU.
Caroline Yadan, députée Renaissance, a également dénoncé une décision qu’elle juge incohérente. Elle souligne que les mêmes critères sont pourtant ignorés dans le cas du groupe d’amitié France-Québec, bien qu’il existe sans répondre aux conditions établies.
Malgré les critiques, les partisans du projet considèrent cette décision comme un signal fort. « La France doit maintenant reconnaître immédiatement l’État de Palestine », a insisté Manuel Bombard.
Pour beaucoup, ce groupe d’amitié pourrait ouvrir la voie à un changement dans la politique française vis-à-vis de la Palestine. Si le Sénat dispose d’un groupe d’amitié France-Palestine depuis 1995, cette initiative inédite à l’Assemblée nationale pourrait peser dans les débats diplomatiques.