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La CPI émet des mandats d’arrêt pour crimes de guerre : la diplomatie mondiale divisée

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Le jeudi 21 novembre 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a émis deux mandats d’arrêt contre des responsables israéliens et du Hamas. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, ainsi que Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas, sont accusés de « crimes contre l’humanité » et de « crimes de guerre ».

Cette décision, fortement contestée, a provoqué des réactions divergentes sur la scène internationale, entre soutien à la justice internationale et accusations de partialité politique.

Immédiatement après l’annonce des mandats d’arrêt, Benjamin Netanyahu a vivement réagi, qualifiant cette décision de « procès Dreyfus moderne ». Le Premier ministre israélien a suggéré que la CPI poursuivait un agenda politique en s’en prenant à son pays, qu’il a accusé d’être victime d’antisémitisme.

L’Union européenne et l’Irlande soutiennent la CPI

Du côté européen, les positions sont claires en faveur du respect de la décision de la Cour pénale internationale. Josep Borrell a fermement rejeté l’argument de Netanyahu, soulignant que cette décision était le fruit d’un processus judiciaire indépendant et non d’une manœuvre politique. « C’est une décision d’une cour, d’une cour de justice, d’une cour de justice internationale », a cependant affirmé Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, en réponse à ces accusations. Selon lui, la décision de la CPI « doit être respectée et appliquée« , insistant sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’une « décision politique« .

L’Irlande a également exprimé son soutien sans équivoque à la CPI. Le Premier ministre irlandais, Simon Harris, a déclaré que les charges retenues par la Cour étaient « gravissimes« . Il a ajouté que l’émission des mandats d’arrêt était « une étape extrêmement importante« , soulignant que son pays respectait pleinement le rôle de la Cour dans la lutte contre l’impunité. « Nous appelons toute personne en mesure de l’aider à accomplir son travail à le faire de toute urgence », a-t-il insisté.

Human Rights Watch : « Ces dirigeants ne sont pas au-dessus de la loi »

Human Rights Watch a salué la décision de la CPI, rappelant que les dirigeants responsables de crimes de guerre ne doivent pas être au-dessus de la loi. Balkees Jarrah, directrice adjointe de la division justice internationale à l’ONG, a déclaré : « Cette décision rompt avec l’idée selon laquelle certains individus sont hors d’atteinte de la loi. » Elle a également insisté sur l’importance de permettre à la CPI de « remplir efficacement son mandat« , ce qui « dépendra de la volonté des gouvernements à soutenir la justice« .

Le Hamas se réjouit, mais appelle à un soutien global

Le Hamas a, quant à lui, exprimé sa satisfaction après l’émission des mandats d’arrêt contre Netanyahu et Gallant. Bassem Naïm, membre du bureau politique du mouvement islamiste, a qualifié cette décision d’ »étape importante vers la justice« . Cependant, il a précisé que cette décision risquait de demeurer « modeste et symbolique si elle n’est pas pleinement soutenue par tous les pays du monde ». Il a aussi souligné que la CPI ne mentionnait pas le troisième mandat d’arrêt émis contre Mohammed Deif, le chef de la branche armée du Hamas.

Réactions de Washington et la position de Mike Waltz

Les États-Unis, un allié clé d’Israël, ont fermement rejeté la décision de la CPI. Un porte-parole du Conseil de sécurité national de la Maison Blanche a déclaré : « Les États-Unis rejettent catégoriquement la décision de la Cour pénale internationale d’émettre des mandats d’arrêt contre de hauts responsables israéliens. » Selon Washington, la CPI n’est « pas compétente juridiquement » pour juger ces affaires. Le représentant républicain Mike Waltz, récemment nommé conseiller à la sécurité nationale par le président élu Donald Trump, a également défendu Netanyahu, dénonçant la CPI comme « non crédible« . Il a ajouté que les accusations contre Israël avaient été « réfutées par le gouvernement américain » et que le pays avait « défendu son peuple et ses frontières en toute légalité contre les terroristes génocidaires. »

La France face à une « question juridiquement complexe »

En France, la réaction à l’émission des mandats a été plus nuancée. Interrogé sur la possibilité d’un arrêt de Benjamin Netanyahu si ce dernier se rendait en France, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, a évoqué une « question juridiquement complexe« . Il a rappelé que la France se conformerait aux statuts de la CPI, mais a éludé toute réponse claire sur l’application pratique de cette décision sur le territoire français.

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