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Parlement européen : un accord in extremis pour valider la nouvelle Commission

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  • Après des semaines de négociations tendues, le Parlement européen a trouvé un accord pour valider la nouvelle Commission européenne dirigée par Ursula von der Leyen.
  • Ce compromis, qui intègre pour la première fois un membre de l’extrême droite à une vice-présidence, suscite des critiques et met en lumière les divisions au sein de l’Union.

Après d’âpres négociations, la droite, le centre et les sociaux-démocrates du Parlement européen ont conclu un accord mercredi 20 novembre à Bruxelles pour soutenir la future Commission européenne. Cet arrangement, qui confie pour la première fois une vice-présidence à un membre d’un parti d’extrême droite, suscite de vives critiques.

Il aura fallu plusieurs semaines de tractations pour que les trois grandes familles politiques – le Parti Populaire Européen (PPE, droite), Renew (centre) et les Socialistes & Démocrates (S&D, gauche) – parviennent à un compromis. L’accord vise à débloquer l’investiture de l’équipe proposée par Ursula von der Leyen, retardée depuis le 1ᵉʳ novembre.

Trois noms restaient particulièrement problématiques :

Raffaele Fitto, membre du parti d’extrême droite italien Fratelli d’Italia, a obtenu la vice-présidence à la Cohésion des territoires, malgré l’opposition des socialistes. Olivér Várhelyi, proche du Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orbán, voit son portefeuille amputé des questions de santé reproductive et sexuelle, transférées à Hadja Lahbib, commissaire belge de Renew.

Teresa Ribera, socialiste espagnole, a été contestée par le PPE pour sa gestion environnementale, mais conserve finalement son poste de vice-présidente exécutive chargée de la Transition écologique.

Une majorité pro-européenne en équilibre précaire

Les tensions internes n’ont pas empêché les trois groupes de s’engager à travailler ensemble pour les cinq prochaines années. Le texte de l’accord, présenté comme un « contrat de coalition« , fixe neuf priorités, dont la compétitivité, le climat, la sécurité et la réduction des inégalités socio-économiques.

Renew, qui se présente comme l’architecte de cet accord, a salué « le retour d’une majorité pro-européenne« . Mais certains eurodéputés dénoncent un compromis « toxique« . Les Verts et plusieurs socialistes français estiment que ce pacte entérine une normalisation de l’extrême droite au sein des institutions européennes.

Pierre Jouvet, eurodéputé socialiste, a déclaré : « Pour la première fois, la Commission européenne aura un vice-président d’extrême droite. Je condamne fermement cette décision et voterai contre. »

Une image de l’Europe paralysée

Ce bras de fer politique a mis en lumière les fractures qui traversent l’Union européenne. Alors que des défis cruciaux s’accumulent – des tensions géopolitiques aux crises climatiques –, les retards dans la constitution de la Commission ont alimenté le sentiment d’une Europe paralysée.

Le Parlement européen doit se prononcer le 27 novembre à Strasbourg. Si les trois groupes respectent leur engagement, l’équipe d’Ursula von der Leyen pourra entrer en fonction dès le 1ᵉʳ décembre. Cependant, des défections individuelles lors du vote ne sont pas exclues.

Un revers à ce stade représenterait un camouflet pour la présidente de la Commission, mais l’accord trouvé mercredi semble suffisamment solide pour éviter une crise institutionnelle.

Le véritable défi commence maintenant : prouver que cette coalition saura surmonter ses différences pour relever les grands enjeux du continent.

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