- Nvidia s’impose une fois de plus comme le leader incontesté des semi-conducteurs grâce à des résultats financiers records, portés par la demande mondiale en intelligence artificielle.
- Avec une croissance exceptionnelle de ses bénéfices et un rôle clé dans la révolution de l’IA générative, le géant californien confirme son statut d’entreprise visionnaire.
Nvidia, le géant américain des semi-conducteurs, a une nouvelle fois pulvérisé les attentes avec des résultats financiers impressionnants pour son troisième trimestre décalé. Porté par une demande mondiale croissante pour ses puces dédiées à l’intelligence artificielle (IA), le groupe californien continue d’asseoir sa domination sur un marché en pleine effervescence.
Des chiffres qui défient les prévisions
Le verdict est tombé mercredi soir. Nvidia a annoncé un bénéfice net de 19,3 milliards de dollars, doublant pratiquement son résultat en un an (+109 %). Un chiffre qui surpasse largement les prévisions des analystes, fixées à 17,4 milliards selon FactSet. Le chiffre d’affaires suit la même trajectoire ascendante, atteignant 35,1 milliards de dollars, soit une croissance de 94 % sur un an.
Ces résultats confirment la place de Nvidia au sommet de la révolution technologique portée par l’IA générative. « L’ère de l’IA bat son plein et entraîne un mouvement mondial vers les produits de Nvidia », s’est félicité Jensen Huang, directeur général de l’entreprise.
Hopper, Blackwell et l’essor des GPU
Au cœur de cette réussite se trouvent les puces graphiques (GPU), produits phares de Nvidia, devenus indispensables au développement des outils d’IA générative. Le modèle H100, vedette de la gamme Hopper, s’arrache à plusieurs dizaines de milliers de dollars l’unité.
Et la firme ne compte pas s’arrêter là. En mars dernier, Nvidia a dévoilé sa nouvelle gamme de GPU, baptisée Blackwell, présentée comme « la puce la plus puissante du monde ». Les premières livraisons devraient intervenir avant fin janvier, avec une montée en puissance prévue pour l’année prochaine. Mais face à une demande qui dépasse déjà l’offre, Nvidia anticipe des tensions sur les stocks pendant plusieurs trimestres.
« L’IA transforme toutes les industries, les sociétés et les pays », a affirmé Jensen Huang, résumant l’ampleur de cette révolution industrielle.
Une marge en léger retrait
Malgré ces performances, la publication des résultats a été accueillie avec une certaine réserve à Wall Street. Le titre Nvidia a reculé de 1,7 % après la clôture des marchés, pénalisé par des prévisions d’un léger recul de la marge brute, attendue entre 73 %et 73,5 % pour le trimestre en cours.
Cette baisse s’explique par des coûts élevés liés à l’utilisation de systèmes sophistiqués dans les centres de données, indispensables à l’entraînement des modèles d’IA. Une situation que relativise Derren Nathan, analyste chez Hargreaves Lansdown : « Bien des sociétés s’arracheraient le bras pour une marge supérieure à 70 %. »
Pour réduire sa dépendance aux centres de données, qui représentent 88 % de son chiffre d’affaires, Nvidia multiplie les incursions dans d’autres secteurs, notamment l’automobile et la visualisation professionnelle. Mais pour les analystes, des défis restent à relever.
Jacob Bourne, expert du secteur, pointe notamment les risques liés à la concentration de clients majeurs comme Microsoft, Google ou OpenAI, et les tensions sur la capacité de production du Blackwell.
« Nvidia continue à faire la démonstration de sa position dominante sur le marché des puces IA. Mais il a peu de place pour un raté en 2025 », prévient-il.
Une entreprise d’exception
Malgré ces réserves, Nvidia reste l’un des acteurs les plus emblématiques de la révolution technologique en cours. « Ces résultats renforcent l’idée selon laquelle Nvidia est une entreprise comme il n’en existe qu’une par génération », analyse Derren Nathan, soulignant son rôle central dans l’avènement de l’intelligence artificielle.
Avec des revenus attendus en hausse de 70 % pour le prochain trimestre, Nvidia semble armé pour poursuivre sur sa lancée. Le défi, désormais, sera de maintenir cette cadence exceptionnelle dans un secteur où l’innovation reste la clé de la pérennité.
