Le Sénat a adopté deux rallonges budgétaires dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2025. Ces mesures, destinées aux personnes en situation de handicap et aux résidents des Ehpad, représentent un pas en avant pour améliorer les conditions de vie des plus vulnérables. Mais les sénateurs appellent à aller plus loin.
Premier geste budgétaire : une augmentation de 200 millions d’euros pour les allocations personnalisées d’autonomie (APA) et de compensation du handicap (PCH). Cet amendement gouvernemental, introduit à la suite d’un engagement du Premier ministre au congrès annuel des départements le 15 novembre, vise à alléger le poids financier qui pèse sur les collectivités territoriales.
« Cette mesure permet à la Sécurité sociale de couvrir 43 % du versement de l’APA, un soutien significatif pour la plupart des départements », a expliqué Paul Christophe, ministre des Solidarités, devant les sénateurs. Si cette augmentation est saluée par la majorité des élus, certains, comme la rapporteure Chantal Deseyne (LR), estiment qu’elle reste insuffisante.
« Nous n’atteignons pas encore les 50 % de compensation attendus par les départements, mais nous progressons. Cette avancée est bienvenue, même si des réformes structurelles du financement sont impératives », a-t-elle précisé.
Une aide exceptionnelle de 100 millions d’euros pour les Ehpad
La deuxième mesure adoptée, portée par la commission des affaires sociales, prévoit une aide exceptionnelle de 100 millions d’euros pour les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Un soutien budgétaire jugé crucial pour ces structures confrontées à des difficultés chroniques.
Chantal Deseyne a salué cette décision, tout en appelant à un débat de fond sur le financement et la gestion des Ehpad dans le cadre d’une loi plus ambitieuse sur le grand âge.
Le ministre des Solidarités, Paul Christophe, a réaffirmé l’objectif du gouvernement : « faire des Ehpad des lieux de vie et de bien-vivre ». Cependant, cette déclaration a laissé sceptique une partie de l’hémicycle. « Cent millions d’euros, cela revient à environ un million par département. C’est bien peu face aux besoins réels », a nuancé Monique Lubin, sénatrice socialiste, citant l’exemple des Landes, où le département mobilise déjà huit millions d’euros pour ses Ehpad.
Un signal encourageant, mais insuffisant
Ces deux rallonges budgétaires illustrent la volonté de soutenir les populations les plus fragiles. Pourtant, elles ne suffisent pas à répondre aux défis structurels liés au vieillissement de la population et à la dépendance.
« Ces aides sont des pansements temporaires », a résumé une sénatrice centriste, appelant le gouvernement à prendre ses responsabilités. La demande d’une véritable loi grand âge, souvent évoquée mais toujours reportée, revient comme une priorité dans les débats.
Le PLFSS 2025, bien qu’il ouvre des perspectives, met en lumière les attentes pressantes des départements et des gestionnaires d’établissements pour des engagements financiers et des réformes plus ambitieuses.