- Dans un contexte de diversification économique, l’Algérie renforce son secteur minier avec un programme d’exploration ambitieux.
- Lors d’une plénière à l’Assemblée, Mohamed Arkab a détaillé les avancées de ce programme, soulignant des découvertes prometteuses qui pourraient transformer l’industrie nationale.
Le programme national d’exploration minière de l’Algérie connaît un essor significatif. Lors d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) ce jeudi, Mohamed Arkab, ministre d’État en charge de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, a révélé que ce programme avait déjà livré des résultats « très encourageants » dans plusieurs wilayas. Le gouvernement mise sur l’exploitation de ces ressources pour stimuler la création de pôles industriels dans tout le pays.
Un programme ambitieux pour renforcer l’industrie minière
Le ministre Arkab a détaillé les avancées du programme d’exploration minière qui couvre actuellement 23 wilayas du pays. Depuis son lancement, plusieurs études et projets ont montré des résultats positifs. Ces recherches ont permis non seulement de confirmer l’existence de gisements de minéraux précieux, mais aussi de découvrir des substances jusqu’alors imprévues. Une bonne nouvelle pour l’industrie minière algérienne, qui pourrait voir ses capacités de production considérablement renforcées à l’avenir.
Le ministre a également souligné l’importance de ces découvertes dans la création de nouveaux pôles industriels. Ces pôles seraient axés sur la transformation des ressources extraites, contribuant ainsi à la diversification économique du pays. L’objectif est clair : faire de l’Algérie un acteur majeur dans l’exploitation et la transformation des ressources minières.
Sétif : un site stratégique pour l’exploration polymétallique
Parmi les régions les plus stratégiques du programme, la wilaya de Sétif se distingue. Le ministre a évoqué plusieurs projets d’exploration dans cette zone, dont l’exploration polymétallique dans les zones de Hadra et Kaf Al-Afsa. Sétif, avec ses voisins Jijel et Bordj Bou Arreridj, est au cœur des recherches pour les gisements de plomb, zinc, cuivre et autres métaux précieux.
Les résultats préliminaires de ces explorations sont jugés très prometteurs, et la région pourrait devenir un centre clé pour l’industrie minière algérienne, particulièrement dans la production de zinc et de plomb. « Plusieurs études ont déjà montré des résultats très positifs », a précisé Mohamed Arkab, mettant en lumière l’énorme potentiel de cette zone.
Autre projet d’envergure, la mine de fer de Djbel Anini, exploitée actuellement par la société SOMIFER, pourrait également connaître une extension. Le ministre a annoncé que des opérations d’exploration supplémentaires seraient menées dans les zones environnantes, avec l’objectif d’augmenter la production de minerai de fer et d’ouvrir la voie à de nouvelles opportunités industrielles.
La production de zinc à Hammam Guergour
Un autre projet majeur évoqué par le ministre Arkab concerne la production de concentré de zinc à Hammam Guergour, dans la wilaya de Sétif. L’Entreprise nationale des produits miniers non-ferreux (ENOF) est en train de finaliser les procédures administratives pour lancer la construction d’une unité de production destinée à l’industrie métallurgique. Ce projet stratégique pourrait avoir un impact significatif sur la production nationale et réduire la dépendance de l’Algérie vis-à-vis des importations de zinc.
Le gisement de Boukhdema : des réserves géologiques prometteuses
Toujours à Sétif, l’ENOF a récemment achevé les travaux d’exploration du gisement de Boukhdema, situé à Hammam Guergour. Les résultats préliminaires sont particulièrement positifs, avec la découverte de réserves géologiques considérables de zinc. L’étude de faisabilité technique et économique du projet a été réalisée, et le dossier pour l’obtention du permis d’exploitation est en cours d’élaboration. L’exploitation de ce gisement pourrait apporter une nouvelle source de richesse au pays.
L’énergie, un facteur clé pour le développement industriel
Le ministre a également abordé la question des coûts énergétiques, essentiels pour le développement de l’industrie minière. En réponse à des questions sur les factures d’électricité et de gaz, notamment dans les régions des Hauts Plateaux et du Sud, il a rappelé que le prix du kilowattheure (kWh) en Algérie reste l’un des plus bas au monde. Cette politique tarifaire, maintenue depuis 2016, a pour but de garantir un accès à l’énergie pour tous les citoyens, tout en soutenant la compétitivité des secteurs industriels, y compris celui des mines.
Vers une industrialisation renforcée
Grâce à des découvertes prometteuses et à des projets d’envergure en cours, l’Algérie pourrait bien se positionner comme un leader dans l’exploitation des ressources minières en Afrique du Nord. Avec des initiatives comme la production de concentré de zinc et l’extension des mines de fer, le pays s’engage sur la voie d’une industrialisation accrue et d’une économie plus diversifiée. Ces projets devraient également contribuer à la création de milliers d’emplois et à la consolidation de l’industrie nationale.
Ainsi, la mise en œuvre réussie de ces projets pourrait bien transformer l’Algérie en une véritable plateforme industrielle de la région, à la croisée des chemins entre développement durable et compétitivité mondiale.