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Offensive des jihadistes à Alep : prise de la ville en trois jours, retrait des forces syriennes

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L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a confirmé, ce samedi 30 novembre, que les forces anti-gouvernementales, menées par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), ont pris le contrôle de « la majeure partie » d’Alep, la deuxième ville de Syrie, en seulement trois jours de combats. Cette offensive, d’une rapidité surprenante, marque un tournant dramatique dans la guerre civile syrienne, mettant fin à des années de calme relatif dans le nord-ouest du pays.

Une offensive éclair et un retrait précipité des troupes syriennes

L’attaque des jihadistes a été si rapide et violente que les troupes du régime syrien ont été contraintes de se retirer en désordre des quartiers ouest d’Alep, craignant d’être totalement encerclées. L’une des étapes clé de cette offensive a été la coupure de l’autoroute M5, principale route reliant Damas à Alep, un axe vital pour les approvisionnements du régime. Après avoir pris d’assaut la ville, les rebelles ont également occupé la ville stratégique de Saraqeb et plus de 20 autres localités autour de cette autoroute qui traverse la Syrie d’ouest en est.

En seulement trois jours, les jihadistes ont conquis de vastes secteurs de la ville, y compris des bâtiments gouvernementaux et des prisons, provoquant une situation chaotique pour les forces loyalistes. « Nous avons vu un retrait sans combat de certaines zones clés, comme la citadelle historique d’Alep », a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.

Raids russes et intervention militaire accrue

L’aviation russe, alliée de Bachar al-Assad, a intensifié ses frappes en réponse à l’avancée des jihadistes. Pour la première fois depuis 2016, des bombardements russes ont été signalés sur Alep. Ces frappes visent des positions rebelles et des « groupes terroristes » selon le Kremlin. « L’armée de l’air russe a mené des attaques contre des stocks, des positions et des groupes armés illégaux », a affirmé un porte-parole du ministère russe de la Défense. Ce soutien aérien à l’armée syrienne intervient alors que les forces pro-gouvernementales tentent de stabiliser la situation sur le terrain.

Exode massif des civils et fermeture des infrastructures

Le conflit a également eu des répercussions dramatiques sur la population civile. Un exode massif des habitants d’Alep a débuté, avec des milliers de Syriens fuyant vers des régions plus au sud, notamment Hama, Homs et Damas. La situation s’est aggravée avec la fermeture de l’aéroport international d’Alep, situé au sud de la ville, et de nombreuses routes principales menant à la cité, rendant la ville quasiment inaccessible.

L’impact humanitaire est lourd, avec plus de 300 morts rapportés, dont une centaine de membres des forces gouvernementales et de leurs alliés, ainsi que 28 civils. Les combats ont également entraîné des destructions importantes dans la ville historique, où des infrastructures civiles ont été gravement endommagées.

Un conflit qui dépasse les frontières syriennes

L’avancée rapide des jihadistes ne se limite pas aux pertes territoriales du régime syrien. Elle a aussi des implications internationales. La Turquie, qui soutient certains groupes rebelles dans le nord-ouest de la Syrie et maintient une présence militaire dans la région, suit avec inquiétude l’escalade. L’attaque à Alep, si elle se poursuit, pourrait provoquer un afflux massif de réfugiés vers la Turquie, un scénario que le gouvernement turc cherche à éviter à tout prix.

Derrière cette offensive, Ankara perçoit aussi une pression géopolitique sur le régime syrien. Depuis deux ans, le président turc Recep Tayyip Erdoğan cherche à négocier une « normalisation » des relations avec Damas, tout en refusant de retirer ses troupes du nord de la Syrie, une condition préalable exigée par le régime d’Assad.

Les implications pour le régime de Bachar al-Assad

L’offensive des jihadistes et leur prise de plusieurs villes stratégiques, dont Alep, exposent les faiblesses du régime de Bachar al-Assad. En dépit de l’intervention militaire russe et de renforts envoyés en urgence, notamment des combattants irakiens pro-iraniens et des unités d’élite syriennes, la résistance semble faiblir face à la force de l’attaque. Le régime syrien, soutenu par l’Iran et la Russie, devra probablement redéployer davantage de troupes pour contrer cette avancée.

En l’espace de quelques jours, la ville est tombée sous le contrôle des rebelles, obligeant les forces gouvernementales à se replier. Alors que les combats se poursuivent, les civils subissent les conséquences de cette nouvelle escalade. Les enjeux géopolitiques sont eux aussi considérables, avec une Turquie inquiète de la montée de l’instabilité à ses frontières et un régime syrien fragilisé sur le terrain. Cette offensive pourrait bien redéfinir les contours du conflit syrien et les alliances inter

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