- Face aux défis politiques et à la montée en puissance de la droite et de l’extrême droite, la gauche française cherche à s’unir en vue des prochaines élections présidentielles.
- Dans une tribune conjointe, Marine Tondelier et Lucie Castets lancent un appel à la construction d’une candidature commune, reposant sur un projet collectif plutôt que sur des ambitions individuelles.
La gauche française tente de s’organiser face aux prochaines échéances présidentielles. Dans une tribune publiée samedi 30 décembre sur le site Ouest-France, Marine Tondelier, cheffe des Écologistes, et Lucie Castets, figure montante du Nouveau Front populaire, ont lancé un appel retentissant : construire une candidature commune pour la présidentielle, en s’appuyant sur des convergences programmatiques, sans prioriser les ambitions personnelles.
« Nous croyons que chaque victoire est une histoire d’équipe et que l’urgence nous impose d’être capables de nous rassembler autour de nos convergences », affirment les deux signataires. Le duo, qui plaide pour une rupture avec les querelles intestines, souhaite inscrire la démarche dans une dynamique collective.
Pour concrétiser cet appel, Tondelier et Castets annoncent la création de la plateforme gagnons-ensemble.fr. Cet espace en ligne vise à fédérer les forces de gauche autour d’une réflexion commune et d’actions concertées pour « gagner la bataille culturelle contre la droite et l’extrême droite ».
Mélenchon tend la main, mais impose ses conditions
Cet appel intervient au lendemain d’une déclaration remarquée de Jean-Luc Mélenchon. Le leader de La France insoumise a proposé une union de la gauche, mais sur la base de son programme. « Nous ferons une proposition de candidature issue de nos rangs, sur un programme de rupture, et nous espérons qu’elle devienne une candidature commune », a-t-il déclaré sur CNews et Europe 1 dimanche 1er décembre.
Mélenchon, déjà candidat à trois reprises, n’a toutefois pas caché ses lignes rouges. Il exclut toute collaboration avec ce qu’il appelle « la droite du Parti socialiste » et le Parti communiste, qu’il accuse de divisons destructrices. Une position qui reflète les tensions profondes au sein de la gauche.
Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a appuyé cette démarche en évoquant un manque de temps pour faire émerger une candidature externe. « Nous avons fait 22 % des voix à la dernière présidentielle. Nous sommes le groupe parlementaire le plus nombreux à gauche », a-t-il rappelé, affirmant que LFI devait logiquement jouer un rôle central.
Le spectre des divisions internes
Cependant, cette volonté d’unité est loin d’être acquise. Les rivalités historiques entre partis, exacerbées par les récentes déclarations de Mélenchon, pourraient freiner toute tentative de rassemblement. « Les querelles au sein de notre propre camp sont une offrande faite à nos adversaires. Ne leur faisons pas ce cadeau », alertaient Tondelier et Castets dans leur tribune.
Malgré ces tensions, leur initiative pourrait permettre de poser les bases d’une stratégie commune, nécessaire pour contrer une droite et une extrême droite en pleine expansion.
Vers une union possible ?
À mesure que l’échéance présidentielle approche, la gauche se trouve face à un choix crucial : rester divisée et risquer la marginalisation, ou s’unir pour présenter une alternative crédible aux Français.
Avec gagnons-ensemble.fr, Marine Tondelier et Lucie Castets proposent une méthode. Mais le chemin vers l’unité est semé d’embûches, entre ambitions personnelles et divergences idéologiques. Pour espérer convaincre les électeurs, il faudra bien plus qu’une plateforme : une véritable volonté politique de travailler ensemble et de dépasser les clivages traditionnels.
