Pour la première fois, une start-up algérienne, Moustachir, franchit le seuil de la Bourse d’Alger, symbolisant un pas important vers la modernisation de l’économie et l’essor des jeunes entreprises en Algérie.
Une étape majeure vient d’être franchie à la Bourse d’Alger. La start-up Moustachir, spécialisée dans le conseil aux entreprises, devient la première de son genre à faire son entrée sur le marché boursier algérien. Dès aujourd’hui, les investisseurs peuvent acquérir des actions de cette jeune pousse au prix de 760 DA par transaction, marquant ainsi une avancée importante dans le financement des entreprises innovantes.
Le paiement électronique au service des investisseurs
Pour accompagner cette introduction en Bourse, une plateforme de paiement électronique dédiée a été lancée, une première dans le pays. Lors d’une rencontre à l’École supérieure nationale de management de Koléa, le fondateur et PDG de Moustachir, Kheireddine Boulefa, a présenté cette initiative comme une avancée capitale. « À travers cette levée de fonds par appel public à l’épargne, Moustachir vise à augmenter sa capacité financière pour développer l’expansion de son activité et gagner en visibilité afin d’attirer plus de contrats et de marchés », a-t-il expliqué.
La start-up a émis 125 000 actions dans le cadre de cette opération, marquant un tournant non seulement pour elle-même mais aussi pour l’ensemble de l’écosystème entrepreneurial algérien.
Des ambitions internationales pour un leader en devenir
Depuis sa création, il y a deux ans, Moustachir n’a cessé de viser haut. Déjà présente à Oman et aux Émirats arabes unis, la start-up ambitionne de s’étendre en Arabie saoudite. Kheireddine Boulefa ne cache pas son objectif : « Nous voulons ériger Moustachir en la plus forte plateforme de conseil au monde arabe. »
Cette vision audacieuse repose sur des bases solides. En janvier dernier, Moustachir a été transformée en Société par actions (SPA) pour mieux structurer son développement. Elle compte aujourd’hui 134 conseillers spécialisés dans plus de 30 domaines et prévoit de lancer prochainement une académie interne pour renforcer ses compétences.
Les perspectives financières sont tout aussi ambitieuses : d’ici 2025, Moustachir prévoit de réaliser un chiffre d’affaires de 55 millions de dinars, et plus de 187 millions de DA en 2028. Quant à la rentabilité, elle devrait passer d’un retour sur capitaux propres de -3,83 % aujourd’hui à 33,33 % dans trois ans.
Un modèle inspirant pour l’entrepreneuriat algérien
Cette introduction en Bourse suscite un engouement au-delà des sphères financières. M. Mir, représentant du ministre de l’Enseignement supérieur, voit en Moustachir un exemple à suivre : « L’exemple de Moustachir est un modèle qui devra encourager d’autres étudiants à intégrer le monde des affaires. » Selon lui, cette opération est également un « gage de transparence et de traçabilité », deux valeurs fondamentales pour structurer une économie moderne.
Le directeur général de la Bourse d’Alger, Yazid Benmouhoub, partage cet enthousiasme, qualifiant cette introduction d’historique. Il a rappelé que cette opération s’inscrit dans la stratégie du président Abdelmadjid Tebboune de promouvoir une économie de la connaissance et d’introduire de nouveaux modes de financement.
Une offre de services qui séduit les entreprises
En dépit de sa jeune existence, Moustachir s’est rapidement imposée comme un acteur clé du conseil aux entreprises. Parmi ses innovations, le service « solution rentabilité » permet aux entreprises de réduire leurs taxes, un atout qui attire déjà de nombreux clients. Ce dynamisme conforte son ambition de s’imposer comme un leader régional tout en contribuant au développement de l’économie nationale.
Vers une transformation de l’économie algérienne
L’entrée en Bourse de Moustachir ouvre une nouvelle ère pour les start-up algériennes. Elle illustre une volonté de modernisation, tant sur le plan financier qu’économique. Avec cette première étape, l’Algérie semble résolument engagée dans une transition vers une économie basée sur l’innovation et le savoir.
