- Atos a finalisé la vente de sa filiale Worldgrid à Alten, une opération stratégique qui marque une étape importante dans la restructuration financière du groupe informatique français.
- En cédant Worldgrid, acteur clé des systèmes de pilotage nucléaires, pour 270 millions d’euros, Atos réduit sa dette et poursuit son recentrage sur des activités stratégiques.
Le groupe informatique Atos, en pleine restructuration financière, a annoncé ce lundi 2 décembre la finalisation de la vente de sa filiale stratégique Worldgrid à Alten, un acteur majeur des solutions technologiques et d’ingénierie. Cette opération, conclue pour une valeur d’entreprise de 270 millions d’euros, marque une étape clé dans la stratégie de désendettement d’Atos.
Une transaction stratégique dans un secteur sensible
Worldgrid, filiale spécialisée dans la conception de systèmes de pilotage pour centrales nucléaires, notamment pour EDF, passe sous le contrôle d’Alten, après des mois de négociations. L’accord, initialement annoncé en juin et scellé début novembre, prévoit une réduction de la dette nette d’Atos d’environ 200 millions d’euros.
Cette transaction intervient alors que Worldgrid, qui emploie près de 1 100 collaborateurs, a généré en 2023 un chiffre d’affaires estimé à 170 millions d’euros. Alten, de son côté, renforce ainsi sa présence dans le secteur énergétique, où il compte déjà 3 000 consultants, dont 1 000 spécialisés dans le nucléaire.
Dans un communiqué, Alten a salué cette acquisition stratégique, qui consolide sa position en tant que fournisseur de premier plan pour les grandes industries énergétiques et nucléaires.
Atos en quête de souffle financier
Pour Atos, cette vente s’inscrit dans une série d’opérations visant à alléger une dette colossale, qui atteignait près de 5 milliards d’euros avant le lancement d’un vaste plan de sauvegarde. Validé en octobre dernier, ce plan prévoit une réduction de la dette de 3 milliards d’euros, couplée à une augmentation de capital et à une dilution significative des actionnaires.
La cession de Worldgrid est également suivie de discussions exclusives avec l’État français pour la vente de sa branche Advanced Computing, un actif critique regroupant des supercalculateurs liés à la dissuasion nucléaire et des infrastructures dédiées à l’intelligence artificielle. Cette opération, estimée entre 500 et 625 millions d’euros, pourrait se conclure avant mai 2025.
Une opération sous haute surveillance
La vente de Worldgrid, essentielle pour la gestion des infrastructures nucléaires françaises, soulève des questions sur la sécurité industrielle. Alten, réputé pour son expertise, devra assurer une continuité opérationnelle irréprochable pour des systèmes aussi critiques.
De son côté, Atos espère retrouver une trajectoire de croissance en recentrant ses activités autour de segments à plus forte valeur ajoutée. Mais le chemin reste semé d’embûches, alors que le groupe s’efforce de reconquérir la confiance des investisseurs et des actionnaires.
Cette cession, qui marque une page importante dans l’histoire d’Atos, reflète également les défis auxquels sont confrontées les grandes entreprises technologiques françaises, partagées entre impératifs financiers et enjeux stratégiques.