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Grève des agents publics : vers un nouveau front social en pleine crise gouvernementale

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  • En pleine crise politique, les agents de la fonction publique se mobilisent ce jeudi pour une journée de grève et de manifestations.
  • À l’appel d’une intersyndicale, ce mouvement d’ampleur s’inscrit dans un climat de défiance croissante envers les réformes du gouvernement.

Ce jeudi, les agents de la fonction publique sont appelés à une journée d’action nationale à l’initiative des syndicats. Alors que la situation politique est déjà explosive, cette mobilisation menace d’ouvrir un nouveau front social. Un mouvement qui s’annonce massif et pourrait bien compliquer encore davantage la semaine d’un gouvernement déjà fragilisé.

Une mobilisation d’ampleur nationale

Près de cinquante rassemblements sont prévus à travers le pays, selon l’UNSA. À Paris, le point de ralliement est fixé près du ministère de l’Économie et des Finances, avant un défilé jusqu’à la place d’Italie. Après plusieurs mois de calme relatif dans la fonction publique, le secrétaire général de l’UNSA, Luc Farré, promet une mobilisation « bien plus massive que lors des précédents mouvements ».

Cette grève intervient dans un contexte tendu, marqué par une motion de censure déposée par la gauche et soutenue par le Rassemblement national, qui pourrait faire chuter le gouvernement. Mais pour les syndicats, ce bras de fer politique n’impactera pas la journée d’action. « Si le gouvernement tombe, cela montrera notre détermination à tout futur exécutif », insiste Gaëlle Martinez, secrétaire générale de Solidaires Fonction publique.

 Éducation, santé, administrations : la mobilisation en détail

Dans l’Éducation nationale, le mouvement s’annonce particulièrement suivi. Le FSU-SNUIpp anticipe 65 % de grévistes dans les écoles primaires, et un enseignant sur deux pourrait cesser le travail dans les collèges et lycées. Cette journée s’inscrit dans un préavis de grève élargi, déposé par SUD Éducation, couvrant la période allant du 21 novembre au 20 janvier prochain.

Du côté des hôpitaux, la mobilisation se poursuit également. Depuis le dépôt fin octobre d’un préavis courant jusqu’en décembre, les syndicats exigent une augmentation des dépenses d’assurance maladie bien au-delà des 2,8 % inscrits dans le budget. Ils demandent notamment une hausse comprise entre 6 et 10 % ainsi que l’effacement des 2 milliards d’euros de déficit des hôpitaux publics prévus en 2024.

Les mairies, conseils départementaux, centres des impôts et autres services administratifs pourraient également connaître des perturbations importantes ce jeudi.

Des mesures qui cristallisent les tensions

À l’origine de la colère se trouve un plan gouvernemental présenté fin octobre, visant à lutter contre l’absentéisme dans la fonction publique et à dégager 1,2 milliard d’euros d’économies. Parmi les mesures les plus controversées figurent l’allongement du délai de carence pour les arrêts maladie, qui passerait à trois jours, la réduction de la rémunération des agents à 90 % durant ces arrêts, et la suppression d’une prime de pouvoir d’achat destinée à soutenir le coût de la vie.

Jugées injustes et déconnectées des réalités du terrain, ces propositions ont non seulement cristallisé la colère des agents publics, mais aussi entraîné une rupture du dialogue social entre les syndicats et le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian.

Un contexte politique à haut risque

La mobilisation intervient alors que le gouvernement est déjà sur la sellette. Michel Barnier, Premier ministre, a engagé lundi la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale, provoquant le dépôt d’une motion de censure. À cela s’ajoute un défi budgétaire colossal : l’exécutif cherche à combler un trou de 60 milliards d’euros pour réduire le déficit public à 5 % du PIB d’ici 2025.

Si certaines mesures, comme la fusion des catégories de fonctionnaires, ont été abandonnées, le gouvernement maintient que les autres réformes sont indispensables pour aligner le public sur le privé et redresser les finances publiques. « Des décisions difficiles mais nécessaires », défend l’entourage de Guillaume Kasbarian.

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