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Conférence africaine des startups à Alger : augmenter le nombre de startups en Afrique pour attirer les investisseurs

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Alger, 7 décembre 2024 – Lors de la 3e édition de la Conférence Africaine des Startups, qui a réuni plus de 500 startups et 100 investisseurs venus de 50 pays africains, les experts ont insisté sur un enjeu majeur pour l’avenir économique du continent : la nécessité d’accroître le nombre de startups pour attirer davantage d’investissements étrangers.

L’appel à augmenter le nombre de startups en Afrique

Au cœur des débats, l’entrepreneur algérien Kamel Amroune, actuellement à la tête d’une startup basée au Luxembourg, a souligné l’urgence pour l’Afrique d’augmenter le nombre de ses startups afin de « créer un marché attrayant pour les financements étrangers ». Selon lui, certains pays ont réussi à se forger une image de nations en forte croissance, ouvertes à l’innovation. « L’Afrique doit impérativement augmenter le nombre de ses startups pour pouvoir se positionner comme un terrain fertile pour les investisseurs », a affirmé Amroune lors de la séance de débat intitulée « Entrepreneuriat technique et environnement des startups ».

Cet appel a trouvé un écho auprès de nombreux experts présents. Clément Mugisa, expert camerounais, a ajouté que les investisseurs sont prêts à investir sur le continent, mais qu’ils recherchent des startups de haut niveau. « Les investisseurs privilégient les marchés riches en startups et en opportunités. Il est donc nécessaire de multiplier les entreprises avant de lancer de nouveaux projets », a-t-il expliqué, insistant sur l’importance d’une masse critique de startups pour attirer les financements.

L’intelligence artificielle : un catalyseur pour l’innovation

Un autre point clé abordé lors de cette conférence a été le rôle crucial de l’intelligence artificielle (IA) dans le développement des startups africaines. Mohamed Amine Aouni, entrepreneur tunisien, a pris l’exemple de pays ayant réussi à stimuler la croissance des startups par la mise en place de réformes juridiques et de fonds de financement. Selon lui, « l’IA est un levier stratégique pour les startups africaines » et un outil fondamental pour développer des solutions locales adaptées aux spécificités du marché africain.

Aouni a également souligné la nécessité de favoriser l’émergence d’un écosystème propice à l’innovation à travers des politiques publiques ambitieuses. L’un des moments forts de la conférence a été l’adoption de la Déclaration d’Alger, qui a entériné la mise en place d’une feuille de route pour la période 2025-2063, centrée sur l’IA et l’innovation. Ce plan d’action vise à réduire la fuite des cerveaux, encourager la recherche et le développement de solutions locales et renforcer la coopération interafricaine pour un accès équitable à l’IA.

Une feuille de route ambitieuse

La Déclaration d’Alger a été adoptée comme document fondamental pour le déploiement de l’IA en Afrique. Lors de la clôture de la conférence, l’expert en TIC Amazigh Dib a expliqué que cette feuille de route vise, entre autres, à « encourager l’émergence d’un écosystème continental favorable à l’IA et réunir les compétences et les institutions gouvernementales autour de la stratégie africaine de l’IA ». Parmi les mesures proposées, on retrouve la création d’un hub africain de l’IA et des actions spécifiques pour « la formation des jeunes et des femmes dans ce domaine stratégique ».

L’accent a également été mis sur l’importance d’adopter des politiques continentales unifiées en matière d’IA, notamment pour renforcer la coopération entre pays africains, garantir une meilleure gestion des données et la protection de la vie privée.

La coopération interafricaine : un pilier pour l’attractivité

Pour George Murumba, représentant de l’Agence de développement de l’Union Africaine (AUDA-NEPAD), la coopération entre les pays africains est primordiale pour soutenir le développement des startups. « Il est essentiel d’établir des normes précises pour définir la qualité et la compétitivité des startups, afin de garantir leur présence sur la scène internationale et leur expansion », a-t-il affirmé, soulignant que l’Afrique doit également améliorer son climat des affaires en investissant dans la gouvernance, l’infrastructure financière et les incubateurs d’affaires.

Selon Murumba, ces trois éléments sont essentiels pour rendre l’Afrique plus attractive aux yeux des investisseurs et garantir la pérennité des startups sur le long terme.

Un forum essentiel pour forger des partenariats

Au-delà des débats et des déclarations politiques, la Conférence Africaine des Startups a permis de jeter les bases de partenariats stratégiques entre entreprises africaines et investisseurs étrangers. Nassima Arhab, secrétaire permanente de la conférence, a souligné l’importance de ces rencontres, qui permettent de « créer un réseau solide d’entrepreneurs, d’investisseurs et de décideurs politiques pour soutenir l’innovation en Afrique ».

Avec la participation de plus de 200 experts et la tenue de près de 30 conférences, cet événement a été présenté comme la plus grande rencontre de ce type en Afrique. Il a offert un terrain d’échange riche pour les startups en quête de financement et les investisseurs intéressés par le potentiel du marché africain.

Noureddine Ouadah, ministre de l’Économie de la connaissance, des Startups et des Micro-entreprises, a conclu la conférence en affirmant : « Nous devons exploiter l’IA de la meilleure des manières pour passer d’une économie classique à une économie des compétences et de la connaissance ». Si cette vision est concrétisée, l’Afrique pourrait bien devenir un leader en matière d’innovation et nouvelles technologies.

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