1.2 C
Paris
vendredi, janvier 17, 2025
AccueilActualitéInternationalSyrie : les rebelles aux portes de Damas, une offensive qui bouleverse...

Syrie : les rebelles aux portes de Damas, une offensive qui bouleverse le pouvoir de Bachar al Assad

Date:

Les rebelles progressent vers Damas dans une offensive éclair, menaçant le cœur du pouvoir syrien et aggravant une crise humanitaire déjà catastrophique.

Après avoir conquis plusieurs bastions stratégiques en Syrie, les forces rebelles, dirigées par des groupes islamistes, se rapprochent dangereusement de Damas. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), la capitale serait désormais encerclée, marquant un tournant majeur dans la guerre civile qui ravage le pays depuis 2011.

Une progression fulgurante vers Damas

Samedi 7 décembre, les rebelles ont affirmé avoir franchi une étape décisive dans leur offensive, encerclant pratiquement Damas. L’OSDH rapporte que les troupes syriennes se seraient retirées de plusieurs localités situées à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale. Une affirmation immédiatement démentie par le ministère syrien de la Défense, qui assure que ses forces restent en place.

« Nos forces ont entamé la phase finale de l’encerclement de Damas », a déclaré Hassan Abdel Ghani, un commandant rebelle. Ce dernier a également confirmé la prise de bâtiments des renseignements militaires, soulignant une progression constante vers le cœur du pouvoir syrien.

Le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui dirige la coalition rebelle, a intensifié sa campagne militaire. Ahmed al-Chareh, leader de HTS, a lancé un appel à ses combattants : « Damas vous attend. Préparez-vous à libérer la capitale. »

Deraa et Qouneitra : des provinces symboliques tombent

Les rebelles ont également pris le contrôle de Deraa, berceau du soulèvement populaire de 2011 contre Bachar al-Assad. Une victoire confirmée par Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH, qui rappelle que cette province, reprise par le régime en 2018, revêt une forte valeur symbolique.

La province voisine de Qouneitra, bordant le plateau du Golan annexé par Israël, a, elle aussi, vu les forces gouvernementales abandonner certaines positions. Cette série de revers fragilise davantage l’armée syrienne, déjà éprouvée par des années de guerre.

Homs sous pression, violences et exode massif

Dans le centre de la Syrie, les rebelles se rapprochent de Homs, la troisième ville du pays. Les forces syriennes et russes, en réponse, ont intensifié leurs frappes aériennes et tirs d’artillerie, provoquant la mort de sept civils samedi, selon l’OSDH. Depuis le début de l’offensive éclair des insurgés le 27 novembre, au moins 826 personnes ont péri, dont une centaine de civils.

L’ONU estime que plus de 370 000 personnes ont été déplacées par les récents combats, exacerbant une crise humanitaire déjà désastreuse.

Les alliés de Damas en retrait

Alors que Damas vacille, les soutiens étrangers du régime semblent réévaluer leur engagement. La Russie, alliée clé de Bachar al-Assad et engagée dans sa propre guerre en Ukraine, a exhorté ses ressortissants à quitter la Syrie. De son côté, l’Iran a commencé à réduire la présence de son personnel militaire et diplomatique, selon des sources citées par le New York Times.

Pourtant, certains appuis persistent. Le Hezbollah libanais a dépêché 2 000 combattants vers Qousseir, une ville proche de la frontière libanaise, pour défendre cette place forte stratégique.

Une impasse diplomatique persistante

Dans ce contexte de tension extrême, une réunion entre la Turquie, la Russie et l’Iran s’est tenue à Doha. Ces trois pays, acteurs majeurs du processus d’Astana, cherchent à relancer des discussions de paix, mais le chemin semble semé d’embûches.

Le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, n’a pas caché son scepticisme. Selon lui, Bachar al-Assad a « échoué à rétablir la confiance avec son peuple », une occasion manquée qui aurait pu éviter l’intensification du conflit actuel.

Un avenir incertain pour Damas

Alors que les rebelles se rapprochent inexorablement de la capitale, le régime de Bachar al-Assad apparaît plus que jamais affaibli. Sa dernière apparition publique remonte à une semaine, lors d’une rencontre avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

La guerre en Syrie, qui a fait plus de 500 000 morts et plongé le pays dans une fragmentation territoriale, entre dans une phase critique. L’éventuelle chute de Damas bouleverserait l’équilibre des forces dans la région et marquerait un tournant historique dans ce conflit interminable.

En attendant, l’incertitude règne, et les civils continuent de payer le prix fort d’une guerre qui semble loin de se terminer.

Les plus populaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici