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À l’Élysée, Macron s’active pour trouver une majorité parlementaire stable

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  • Alors que les tensions politiques et économiques s’intensifient, Emmanuel Macron joue gros avec les consultations de ce lundi 9 décembre.
  • Trouver un Premier ministre apte à stabiliser son gouvernement est désormais une priorité pour éviter la paralysie institutionnelle.

Emmanuel Macron entame une autre entreprise délicate : trouver le Premier ministre capable de stabiliser son gouvernement. Ce lundi 9 décembre, le président reçoit à l’Élysée les représentants des partis politiques dans une tentative de bâtir une majorité parlementaire solide. Une mission complexe, alors que la pression monte de toutes parts, y compris dans son propre camp.

Des consultations à l’agenda chargé

Emmanuel Macron a débuté sa journée en recevant les représentants du Parti communiste à 10h, suivis des écologistes à 11h. Ces entretiens marquent le début d’une semaine décisive pour le président, qui doit convaincre les oppositions de renoncer à la censure, ou mieux, de collaborer à la formation d’un nouveau gouvernement. Dans l’après-midi, c’est le groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) qui est attendu à l’Élysée, après avoir marqué son opposition lors des récents débats parlementaires.

Dimanche déjà, plusieurs figures politiques avaient appelé Emmanuel Macron à agir rapidement. François Bayrou, président du MoDem et fidèle allié, a ainsi averti : « On ne peut pas continuer comme ça. » Une impatience partagée par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a exhorté le chef de l’État à nommer « dans les prochaines heures » un Premier ministre capable de conduire la politique de la Nation.

La gauche se mobilise, mais reste divisée

Du côté des partis de gauche, l’heure est au pragmatisme. Les communistes, les écologistes et les socialistes militent pour la nomination d’un Premier ministre capable de faire des compromis. « Nous sommes prêts à discuter sur la base de propositions clés du Nouveau Front populaire, comme le gel de la réforme des retraites, » a déclaré Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.

Cependant, cette ouverture ne fait pas l’unanimité. La France Insoumise reste à l’écart des discussions. Jean-Luc Mélenchon et ses proches rejettent toute logique de compromis avec l’Élysée, accentuant les dissensions au sein de la gauche.

À droite, une prudence stratégique

Si Les Républicains se montrent critiques, ils laissent entrevoir quelques opportunités. Laurent Wauquiez, reçu vendredi à l’Élysée, a affirmé : « Nous ne céderons pas à la facilité de la censure, sauf dans deux cas : un gouvernement mettant en œuvre le programme du Nouveau Front populaire ou comportant des membres de La France Insoumise. » Concernant une éventuelle participation à un gouvernement de coalition, Wauquiez a évoqué la nécessité d’un « contrat de gouvernement » clair et précis.

Un contexte économique et social sous tension

Cette crise politique intervient alors que l’économie française montre des signes inquiétants. Dimanche, Patrick Martin, président du Medef, a tiré la sonnette d’alarme dans les colonnes du Journal du Dimanche : « Les entreprises ont besoin rapidement de visibilité et donc d’un budget. » Une situation d’autant plus préoccupante que, selon lui, « l’économie française est déjà entrée en légère récession. »

Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, a quant à lui appelé le chef de l’État à « reprendre la main » pour éviter d’aggraver l’incertitude politique et économique. « On ne peut pas attendre deux mois comme cet été, » a-t-il déclaré sur LCI, avant d’ajouter : « Il faut un accord de substance pour agréger un socle stable autour du futur Premier ministre. »

Un équilibre fragile à construire

Malgré les ouvertures, les défis restent nombreux pour Emmanuel Macron. La formation d’un gouvernement de coalition, ou même la conclusion d’un accord de non-censure, impliquera des concessions difficiles. François Bayrou, souvent cité comme potentiel successeur d’Élisabeth Borne, a résumé la situation dimanche à Pau : « C’est une situation que pas un citoyen français ne peut accepter de voir perdurer ou se complexifier. »

Pour Emmanuel Macron, le défi est clair : réunir des forces antagonistes autour d’une vision commune, sans compromettre l’agenda de réformes qu’il défend. Dans un contexte marqué par l’urgence, le choix du futur Premier ministre pourrait bien définir non seulement l’avenir de son quinquennat, mais aussi celui de la France.

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