- Dans un contexte politique tendu, Emmanuel Macron a réuni les forces de gauche pour ouvrir le dialogue en vue de la formation d’un nouveau gouvernement.
- Si tous se disent prêts à discuter, des divergences subsistent sur des sujets clés comme la réforme des retraites et la nomination du futur Premier ministre.
Ce lundi 9 décembre, Emmanuel Macron a reçu à l’Élysée les représentants du Parti communiste, des Ecologistes et des députés LIOT, dans le cadre de discussions sur la formation d’un nouveau gouvernement après la période de l’exécutif Barnier.
À l’issue de ces entretiens, tous les interlocuteurs ont souligné la nécessité de construire des ponts entre les différentes forces politiques pour éviter un blocage et répondre aux urgences économiques et sociales du pays.
Une « nouvelle méthode » proposée par Macron
À la sortie de l’Élysée, la présidente du groupe « Ecologiste et social », Cyrielle Chatelain, a rapporté qu’Emmanuel Macron avait proposé une « nouvelle méthode« . Selon Chatelain, cette approche passerait par la mise en place d’une « réunion des différentes forces politiques pour échanger sur une plateforme programmatique » avant de se lancer dans la composition du futur gouvernement. L’objectif est d’élaborer une base commune sur des sujets clés comme le pouvoir d’achat, les retraites et la transition écologique. « Aborder la question par le contenu de la politique menée, est pour nous un élément important », a souligné Chatelain, qui a également évoqué la question du budget et des salaires.
Pour l’Élysée, il s’agit d’un moyen de favoriser un dialogue constructif, d’autant plus qu’une situation de blocage semble peser sur le pays, entre une majorité relative et une opposition de gauche fracturée.
Fabien Roussel prône l’unité et la recherche de solutions communes
Au même moment, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, a appelé à l’unité pour surmonter la crise politique actuelle. « Les partis politiques et les groupes parlementaires qui sont prêts à trouver des solutions ensemble vont devoir se mettre d’accord sur des positions communes », a affirmé Roussel après sa rencontre avec le président de la République.
Toutefois, Roussel a insisté sur la nécessité de ne pas mettre de « préalables » dans ces discussions : « Ce qui compte, c’est que l’on avance, et pour avancer, on ne vient pas en mettant des préalables sur des noms, sur des propositions, des lignes rouges », a-t-il expliqué. Contrairement à d’autres partis, comme le Parti socialiste, il n’a pas exigé la nomination d’un Premier ministre de gauche, mais a précisé que cela serait « préférable » pour son parti.
Marine Tondelier et Cyrielle Chatelain plaident pour une gauche unie
La secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, a également souligné l’importance d’une démarche d’ouverture, mais a précisé que « chacun [devait] faire un pas vers l’autre« . Après sa rencontre avec le président, Tondelier a rapporté qu’Emmanuel Macron avait clairement exclu le Rassemblement national des discussions pour la formation du gouvernement. « La solution ne pourrait plus, ou pas, reposer sur un accord avec le Rassemblement national », a affirmé Tondelier, soulignant ainsi la volonté de l’Élysée de construire un gouvernement sans l’extrême droite.
Pour sa part, Cyrielle Chatelain a salué la proposition d’une plateforme programmatique et a insisté sur le fait qu’une politique de gauche doit être mise en place pour aborder les questions économiques et écologiques. « Nous sommes prêts à y participer« , a affirmé Chatelain, tout en envoyant un message à La France insoumise, qui a refusé pour l’instant de participer aux discussions. « La gauche aura besoin d’être en force« , a ajouté Chatelain, avant de rappeler que « nous ne laisserons pas le Nouveau Front populaire être fissuré, parce qu’il est le garant d’une cohabitation, d’une nouvelle politique ».
Les députés LIOT appellent à l’urgence
Un peu plus tôt dans la journée, les représentants des députés LIOT avaient eux aussi exprimé leur souhait de voir les forces politiques se réunir rapidement. Christophe Naegelen, porte-parole des LIOT, a souligné la nécessité de « quelque chose qui regroupe les différentes sensibilités » et a insisté sur l’urgence de la situation. « Il faut que ce soit rapide, parce que le pays est dans une situation d’urgence », a-t-il déclaré, appelant à des discussions qui pourraient reprendre dès le lendemain.
Les discussions de ce lundi montrent que, face à une situation politique complexe, les partis de gauche sont prêts à dialoguer. Toutefois, les divergences sur des sujets comme la réforme des retraites et la nomination d’un Premier ministre de gauche restent des points de tension.
Le défi pour Emmanuel Macron sera donc de réussir à fédérer ces forces politiques autour d’une plateforme commune, capable de répondre aux enjeux économiques et sociaux, tout en évitant un blocage politique.
