- Le transport ferroviaire européen est passé au crible dans une étude récente de l’ONG Transport & Environment (T&E), qui a classé 27 compagnies sur huit critères essentiels.
- Si la SNCF s’illustre par sa qualité de service et son rapport qualité-prix, sa filiale à bas coût Ouigo peine à convaincre, mettant en lumière les disparités au sein du rail français.
Une étude publiée ce lundi 9 décembre par l’ONG Transport & Environment (T&E) dresse un panorama du rail européen en évaluant 27 compagnies sur huit critères. Si la SNCF brille en haut du classement, sa filiale low-cost Ouigo peine à convaincre, révélant les contrastes du transport ferroviaire en France.
Ouigo, bon marché mais loin du compte
Positionnée à la 25ᵉ place du classement, Ouigo fait pâle figure. Avec des prix compétitifs qui en font le deuxième opérateur le moins cher d’Europe, la filiale de la SNCF semblait avoir un atout de taille. Mais derrière cette façade tarifaire, les critiques s’accumulent : fiabilité médiocre, absence de tarifs réduits et expérience passager jugée en demi-teinte.
Même les récents efforts pour moderniser le design des trains ne suffisent pas à inverser la tendance. Pour les experts de T&E, les lacunes de Ouigo le maintiennent dans les bas-fonds du classement, loin des attentes des voyageurs européens.
La SNCF, un exemple mitigé de qualité
La maison mère SNCF se distingue en décrochant une honorable 5ᵉ place, juste derrière l’opérateur autrichien ÖBB. Cette position s’explique par plusieurs atouts majeurs : une expérience voyageur globalement positive, notamment grâce à ses trains de nuit, une politique de remboursement jugée généreuse, et un rapport qualité-prix qui figure parmi les plus compétitifs à l’échelle européenne.
Cependant, tout n’est pas parfait. Victor Thévenet, coordinateur des sujets ferroviaires chez T&E, tempère : « Malgré ses points forts, la SNCF souffre encore de retards, d’annulations et d’une politique vélo peu engageante. » Des défaillances qui rappellent les défis du rail français, malgré ses ambitions.
Le podium européen : Trenitalia, SBB et RegioJet en tête
Au sommet du classement, la compagnie italienne Trenitalia s’impose grâce à un rapport qualité-prix exceptionnel et des performances solides dans presque toutes les catégories. Elle devance les Suisses de SBB, réputés pour leur ponctualité, et les Tchèques de RegioJet, qui proposent des services compétitifs à destination des pays voisins.
Cependant, même ces leaders ne sont pas exempts de critiques. L’absence d’offres adaptées aux cyclistes reste un point faible pour Trenitalia, par exemple.
Eurostar et Hellenic Trains à la traîne
Au bas du tableau, Eurostar et Hellenic Trains ferment la marche. Eurostar, détenue en majorité par SNCF Voyageurs, est particulièrement pénalisée par des tarifs jugés excessifs et une fiabilité qui laisse à désirer. Une situation qui alourdit son bilan, malgré son rôle clé dans la connexion ferroviaire transmanche.
Une étude pour améliorer le rail européen
L’initiative de T&E ne se limite pas à un simple classement. L’organisation souhaite proposer un cadre de comparaison structuré pour inspirer les compagnies ferroviaires à progresser. L’objectif est également d’inciter les États à investir davantage dans ce mode de transport écologique. « Le train est un pilier central de la mobilité en Europe, mais il est encore trop souvent critiqué pour ses défaillances », explique T&E, rappelant que le rail reste un enjeu clé pour atteindre les objectifs climatiques du continent.Alors que l’Europe mise de plus en plus sur le ferroviaire pour répondre aux défis de la mobilité durable, cette étude révèle des disparités criantes. Si certaines compagnies comme Trenitalia ou la SNCF montrent l’exemple, d’autres, à l’image d’Ouigo ou d’Eurostar, devront redoubler d’efforts pour gagner la confiance des voyageurs. Une chose est sûre : l’avenir du rail passera par des services accessibles, fiables et adaptés aux attentes des usagers.