- Les tensions sont montées d’un cran après que l’armée israélienne ait intensifié ses frappes contre des sites militaires en Syrie.
- Alors qu’Israël défend sa position sur le plateau du Golan, l’ONU et les pays voisins dénoncent une violation du droit international, alimentant un climat de plus en plus instable dans la région.
Israël a mené une série de frappes aériennes en Syrie, visant principalement des sites militaires stratégiques. Ces attaques ont été particulièrement intenses autour de Damas et à Lattaquié, dans le nord-ouest de la Syrie, et ont fait l’objet de nombreuses explosions entendues dans la nuit. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), environ 250 sites militaires ont été frappés en l’espace de 24 heures. L’aviation israélienne a ciblé des infrastructures clés, notamment des aéroports, des radars, des dépôts d’armes et des centres de recherche militaire.
Les frappes israéliennes ont pour but de détruire les capacités militaires du régime syrien, notamment les systèmes d’armement stratégique. Gideon Saar, ministre israélien des Affaires étrangères, a précisé : « Nous avons attaqué des systèmes d’armes stratégiques, par exemple des restes d’armes chimiques ou des missiles et roquettes à longue portée, afin qu’elles ne tombent pas aux mains d’extrémistes ». L’objectif est d’empêcher que ces armes tombent entre les mains de groupes rebelles ou de factions islamistes radicales, que le gouvernement israélien considère comme une menace pour sa sécurité à long terme.
Plateau du Golan considérée illégale par l’ONU
Le plateau du Golan, territoire stratégique conquis par Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1967, fait une nouvelle fois l’objet d’une forte tension. Bien qu’Israël ait annexé cette région en 1981, l’ONU considère cette annexion comme illégale. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a réaffirmé sa position, déclarant : « Notre contrôle sur le plateau du Golan garantit notre sécurité, il garantit notre souveraineté ». Il a ajouté : « Je tiens à remercier mon ami, le président élu Donald Trump, pour avoir répondu à ma demande de reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan en 2019 ».
Réactions internationales et conséquences politiques
Cependant, cette politique d’annexion est vigoureusement contestée par la communauté internationale. L’ONU a qualifié la prise de contrôle de la zone tampon entre Israël et la Syrie de « violation » de l’accord de désengagement signé en 1974. De son côté, l’Iran et d’autres puissances régionales, telles que l’Arabie Saoudite et la Jordanie, ont dénoncé cette incursion.
Le ministère saoudien des Affaires étrangères a qualifié cette action de « sabotage » des chances de la Syrie de recouvrer son intégrité territoriale, soulignant qu’elle « confirme la violation continue par Israël des règles du droit international ».
La Jordanie a qualifié l’incursion de « violation du droit international » et d’« escalade inacceptable ». Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Aymane Safadi, a exprimé sa ferme opposition à cette incursion, la qualifiant d’« agression » contre la souveraineté de la Syrie. Par ailleurs, le Hezbollah, soutenu par l’Iran, a également dénoncé les frappes israéliennes, les qualifiant d’attaque visant à « frapper et détruire les capacités défensives de l’État syrien ».
Pour sa part, Israël justifie cette présence accrue sur le Golan en affirmant qu’elle est vitale pour sa sécurité nationale. « Ceux qui coopèrent avec nous en tireront de grands bénéfices, ceux qui ne le font pas subiront de lourdes pertes », a prévenu Benyamin Netanyahu, soulignant ainsi la volonté d’Israël de renforcer sa position sur ce territoire contesté.
