Avec un investissement de 195 milliards d’euros, le groupe Ferrovie dello Stato Italiane (FS) s’engage dans un projet colossal pour transformer le réseau ferroviaire et routier de l’Italie d’ici 2029, avec des ambitions de développement durable et de compétitivité à l’échelle européenne
Dans un contexte de modernisation des infrastructures européennes, le groupe Ferrovie dello Stato Italiane (FS) a dévoilé ce jeudi son plan stratégique pour la période 2025-2029, un projet ambitieux d’un montant de 195 milliards d’euros. L’objectif est clair : transformer le réseau ferroviaire et routier italien, en mettant l’accent sur la durabilité et la compétitivité à l’échelle européenne.
100 milliards d’euros pour le rail
L’annonce, faite par le directeur général Stefano Antonio Donnarumma, révèle un investissement massif de 110 milliards d’euros dans le secteur ferroviaire, soit la majorité des fonds prévus pour ce plan décennal. Cette somme sera utilisée pour moderniser et développer le réseau ferré du pays, avec une attention particulière portée à la grande vitesse. Parmi les projets phares, la ligne Naples-Bari, dont les travaux sont déjà en cours, fait figure de priorité. De plus, une part importante des fonds, à savoir 10 milliards d’euros, sera allouée à la ligne Palerme-Catane-Messine en Sicile, un axe stratégique pour la mobilité sur l’île.
Mais l’ambition de FS ne s’arrête pas là. Le groupe prévoit la mise en circulation de 46 nouveaux trains à grande vitesse Frecciarossa 1000 d’ici 2030, ainsi que 145 trains régionaux et plus de 1 260 bus à faibles émissions pour encourager une mobilité plus verte. Un investissement qui répond à une double nécessité : améliorer la qualité du service tout en contribuant à la transition énergétique du pays.
Un plan global pour les infrastructures routières
FS ne se limite pas à l’amélioration du rail. À travers sa filiale Anas, le groupe gère également un réseau de 32 000 km de routes, empruntées par plus de 8 millions de personnes chaque jour. Sur cette portion, 40 milliards d’euros seront investis dans les dix prochaines années, dont 15 milliards d’euros pour améliorer la qualité du service et 25 milliards d’euros pour rénover les infrastructures existantes. Une attention particulière sera portée aux régions du sud de l’Italie, avec plus d’un quart des fonds alloués à la Calabre et à la Sicile, deux régions particulièrement touchées par l’usure du réseau routier.
Une expansion européenne
Le groupe FS ne se contente pas de rénover les infrastructures en Italie. Il entend aussi renforcer sa présence à l’international. Trenitalia, la filiale ferroviaire du groupe, transporte déjà 230 millions de passagers à l’étranger chaque année, notamment sur la ligne Paris-Lyon. D’ici cinq ans, le groupe prévoit d’augmenter ce chiffre de 40 %. Un objectif ambitieux, mais en phase avec la stratégie européenne de renforcement du transport ferroviaire transfrontalier.
Sur le plan national, FS mise sur un développement du multimodal pour diversifier son offre. Le groupe prévoit une augmentation de 30 % du nombre de passagers sur ses trains à grande vitesse dans les cinq prochaines années. Des projets immobiliers autour des gares, des partenariats pour le fret ferroviaire et la construction de parkings pour passagers viennent compléter ce large éventail d’initiatives. L’Italie s’oriente ainsi vers un système de transport intégré et plus fluide, qui combine train, bus et services complémentaires.
Un financement solide, perspectives positives
Pour financer ce projet, FS pourra compter sur 14 milliards d’euros provenant du plan de relance européen, le reste étant pris en charge par l’État italien, unique actionnaire du groupe. Stefano Antonio Donnarumma estime que ce plan permettra à FS d’atteindre un chiffre d’affaires d’environ 20 milliards d’euros d’ici 2029, avec un bénéfice net annuel estimé à 500 millions d’euros.
Malgré les ambitions de ce plan, Donnarumma a été clair : la privatisation de FS n’est pas envisagée. Toutefois, le groupe pourrait ouvrir son capital à des investisseurs institutionnels, tout en conservant un contrôle public.