- Le cyclone Chido a dévasté Mayotte le 14 décembre, frappant l’île avec des rafales dépassant les 220 km/h, et laissant derrière lui un bilan humain et matériel catastrophique.
- Face à cette tragédie, les autorités et les élus locaux appellent à une intervention urgente de l’État pour protéger la population et reconstruire le territoire.
Le samedi 14 décembre, Mayotte a été frappée de plein fouet par le cyclone Chido, avec des rafales de vent dépassant les 220 km/h. Les dégâts sont considérables : les bidonvilles de l’île, très peuplés, ont été « entièrement détruits », selon les autorités locales. Les toits ont été arrachés, les bateaux emportés et les infrastructures sérieusement endommagées, laissant derrière eux un paysage de dévastation.
Un bilan humain dramatique
Si le bilan humain reste encore difficile à évaluer, les autorités locales craignent qu’il ne dépasse « plusieurs centaines » de morts, voire plus de mille victimes, selon Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise (LFI), qui a évoqué un « bilan cataclysmique » sur TF1. « Le cyclone a frappé un territoire qui a été abandonné par l’État depuis des années et des années« , a-t-il déploré, soulignant la vulnérabilité de Mayotte face aux catastrophes naturelles.
Les autorités continuent d’évaluer l’ampleur des destructions, mais le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, a précisé Mayotte la 1ère que les conditions difficiles ralentissent les opérations de secours. « Les chaussées sont encombrées par les arbres, par les arrachements de toitures« , a indiqué Jean-Paul Bosland, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, sur LCI. Il a précisé que « sur ce type d’événement climatique, qui détruit la nature, mais aussi l’habitat, les secours doivent faire des reconnaissances post-événement, ce qui prend du temps. »
L’appel à l’état d’urgence
Face à la situation catastrophique, la députée de Mayotte, Estelle Youssouffa (Liot), a appelé ce dimanche l’État à déclarer l’état d’urgence pour « protéger personnes et biens« . Elle a souligné l’urgence de mettre en place des mesures exceptionnelles pour faire face à la gravité de la situation. Cette demande d’état d’urgence a été soutenue par de nombreux élus, notamment au sein de l’opposition, qui pointent du doigt un manque de préparation de l’État face à de tels événements.
Un autre défi majeur auquel sont confrontées les autorités est la présence d’une population clandestine importante. En effet, le ministère de l’Intérieur a estimé à plus de 100 000 le nombre de personnes vivant illégalement sur l’île, alors que Mayotte compte environ 320 000 habitants. Ces individus, souvent logés dans des conditions précaires dans les bidonvilles, sont particulièrement vulnérables face au cyclone. Leur situation complique l’évaluation précise des victimes, d’autant plus que de nombreuses victimes n’ont pas été recensées officiellement.
« Il est difficile de dresser un bilan exact tant que les corps ne sont pas comptabilisés« , a souligné le préfet Bieuville, rappelant l’importance de respecter les traditions locales.
Dans ce contexte, l’État a réagi en annonçant la venue des ministres démissionnaires de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et des Outre-mer, François-Noël Buffet, qui doivent se rendre sur place en fin de matinée pour évaluer la situation. Par ailleurs, l’Élysée a indiqué qu’Emmanuel Macron présidera une réunion de crise à 18h00 ce dimanche, après avoir suivi de près l’évolution de la situation tout au long du week-end.