- La Banque de France a ajusté ses prévisions économiques, abaissant ses attentes de croissance pour 2025 et 2026, en raison de facteurs incertains tant au niveau national qu’international.
- Cette révision met en lumière les défis à venir pour l’économie française, malgré une inflation qui reste sous contrôle.
Dans un contexte de forte incertitude à la fois nationale et internationale, la Banque de France a révisé à la baisse ses prévisions économiques pour les années à venir. L’institution anticipe une croissance modérée pour 2025 et 2026, avec des risques toujours présents pour l’économie française.
Croissance révisée à la baisse pour 2025 et 2026
Lundi soir, la Banque de France a annoncé une révision à la baisse de sa prévision de croissance du PIB pour 2025, désormais estimée à 0,9 %, soit une baisse de 0,3 point par rapport aux précédentes prévisions. La projection pour 2026 est également revue à la baisse, à 1,3 %, contre 1,5 % précédemment. Cette révision est le reflet d’un climat économique particulièrement incertain.
En revanche, la Banque de France maintient sa prévision pour 2024 à 1,1 %, identique à celle de 2023. Toutefois, cette estimation repose sur une hypothèse d’un quatrième trimestre sans croissance, bien que le troisième trimestre ait bénéficié d’un léger effet positif lié aux Jeux Olympiques.
L’inflation sous contrôle, mais modérée
La Banque de France table sur une inflation modérée dans les années à venir. Après une prévision de 2,4 % pour 2024, l’inflation devrait progressivement ralentir : à 1,6 % en 2025, 1,7 % en 2026 et 1,9 % en 2027. Cette évolution s’explique par un assouplissement de la politique monétaire, la Banque centrale européenne ayant déjà amorcé une baisse de ses taux depuis juin dernier.
Le marché de l’emploi sous pression
Le marché du travail devrait connaître une phase de ralentissement en 2025, avec un taux de chômage qui pourrait atteindre un pic avant de redescendre dans les années suivantes. La Banque de France estime que le taux de chômage pourrait dépasser les 8 % en 2025 et 2026, mais qu’il devrait repartir à la baisse à partir de 2027, une fois la reprise économique en marche.
Un déficit public en légère hausse
Les prévisions de la Banque de France concernant le déficit public ont également été ajustées. Le déficit devrait se situer entre 5 % et 5,5 % du PIB en 2025, en léger décalage par rapport à l’objectif initial de 5 %. Ce dérapage est en partie lié aux incertitudes politiques internes et aux ajustements nécessaires dans le cadre des finances publiques.
Des risques géopolitiques et commerciaux à surveiller
Outre les défis internes, la Banque de France met en garde contre les risques géopolitiques et commerciaux qui pèsent sur l’économie mondiale. En particulier, l’éventualité de tensions commerciales supplémentaires, notamment avec les États-Unis, pourrait avoir un impact sur le commerce international, bien que ses effets restent difficiles à quantifier.
Une reprise décalée à 2026
Le scénario de la Banque de France repose sur l’idée d’une sortie de l’inflation sans récession, mais avec une reprise économique qui pourrait être décalée par rapport aux précédentes projections. Cette reprise devrait se manifester à partir de 2026, portée par une baisse de l’inflation et un assouplissement des politiques monétaires. Cependant, l’institution reste prudente, soulignant que les risques pour la croissance sont globalement orientés à la baisse.