Les écologistes repartent de Matignon inquiets et déçus. Reçus par François Bayrou, ils dénoncent un échange marqué par l’absence de réponses concrètes sur des sujets clés comme les retraites, les salaires ou encore la crise climatique
Les écologistes ont quitté Matignon, mardi 17 décembre, inquiets et frustrés après leur rencontre avec François Bayrou. S’ils reconnaissent la gravité de la situation à Mayotte, les députés et sénateurs écologistes dénoncent un manque total de réponses concrètes sur des sujets majeurs comme les retraites, les salaires ou encore la crise climatique.
Un accord sur Mayotte, mais des divergences profondes
Reçus à Matignon par François Bayrou, les écologistes ont d’abord trouvé un terrain d’entente avec le Premier ministre sur la gravité de la situation à Mayotte, territoire confronté à une crise sociale et sécuritaire sans précédent.
Mais cet accord a vite trouvé ses limites. « Notre accord s’est arrêté là », tranche Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale. Pour elle, le reste des discussions a été marqué par un vide préoccupant.
Un silence persistant sur les questions essentielles. Malgré des attentes claires des écologistes, le Premier ministre est resté évasif : Qu’en est-il de la réforme des retraites ? « Aucune réponse. ». Et sur la question des salaires ? « Toujours aucune réponse. ». Sur la crise climatique et environnementale ? « Pas de réponse. »
Des silences que Cyrielle Chatelain ne cache pas : « Nous avions face à nous un Premier ministre qui a plus parlé de Pau que de la France. » Une critique acerbe visant directement François Bayrou, accusé d’être davantage préoccupé par ses responsabilités locales que par les enjeux nationaux.
Un Premier ministre en sursis ?
Les écologistes ne cachent plus leur inquiétude quant à la capacité de François Bayrou à assumer ses nouvelles responsabilités. Guillaume Gontard, président du groupe écologiste au Sénat, résume ce sentiment d’impuissance : « On a eu le maire de Pau, on a eu le haut-commissaire au plan, mais moi, je cherche encore le Premier ministre. ». Même tonalité du côté de Marine Tondelier, qui estime que François Bayrou « a plutôt fait la démonstration qu’en fait, quand on essaie de tout faire, on fait tout mal ».
Plus incisive encore, elle ajoute : « Les mêmes causes emportent les mêmes conséquences. » Une façon d’alerter sur les risques politiques qui guettent un Premier ministre déjà sous pression.
Un avenir incertain pour François Bayrou
Les écologistes ne cachent pas leur déception. Pour Cyrielle Chatelain, François Bayrou « pavait peu à peu le chemin de sa propre censure », une formule qui résume l’impression laissée par cet entretien à Matignon.
En pleine période d’incertitude politique, les attentes des écologistes, comme celles de nombreux citoyens, restent grandes. Entre la crise climatique, la réforme des retraites et les difficultés économiques, François Bayrou devra rapidement prouver qu’il est capable de gouverner.
Pour l’heure, les écologistes ressortent de Matignon « déstabilisés » et « extrêmement inquiets », faute d’avoir trouvé un interlocuteur à la hauteur des enjeux.
Ce premier rendez-vous entre François Bayrou et les écologistes laisse planer le doute sur la suite de son mandat. Critiqué pour son manque de réponses concrètes et son déplacement à Pau, le Premier ministre est désormais attendu au tournant. Les sujets brûlants ne manquent pas : retraites, salaires, crise climatique… autant de fronts sur lesquels il devra rapidement prendre position pour dissiper les doutes.