- L’inflation en zone euro poursuit sa décrue progressive, mais reste sous l’œil attentif de la Banque centrale européenne.
- Alors que les chiffres de novembre montrent une hausse moins importante que prévu, les incertitudes économiques persistent.
L’inflation dans la zone euro a progressé un peu moins que prévu en novembre, s’établissant à 2,2 % sur un an, après 2 % en octobre. Les chiffres, publiés par Eurostat le 18 décembre, révisent légèrement à la baisse une première estimation qui tablait sur 2,3 %. Ce ralentissement confirme une tendance modérée de la hausse des prix, tout en restant conforme à l’objectif de 2 % fixé par la Banque centrale européenne (BCE).
Une reprise contenue des prix
Après avoir touché un creux historique de 1,7 % en septembre – son plus bas niveau en trois ans et demi –, l’inflation a entamé un rebond progressif en octobre, portée par un moindre recul des prix de l’énergie. En parallèle, l’inflation sous-jacente, un indicateur qui exclut les éléments volatils comme l’énergie et l’alimentation, reste stable à 2,7 % depuis septembre. Ce niveau constitue un baromètre clé pour les décisions de la BCE et des marchés financiers.
Christine Lagarde maintient le cap
Lors d’une allocution à Vilnius, Christine Lagarde, présidente de la BCE, a réaffirmé que la stratégie d’assouplissement monétaire demeurait intacte. « Si les données économiques confirment notre scénario de base, nous prévoyons de baisser davantage les taux d’intérêt pour ramener l’inflation à 2 % d’ici 2025 », a-t-elle expliqué. Cette déclaration intervient alors que la BCE a récemment réduit son taux de référence à 3 %, après un sommet historique de 4 % atteint en 2023.
Cependant, Lagarde a précisé que la politique monétaire restait pour l’instant « restrictive », soulignant que le coût élevé de l’argent continuait de peser sur l’économie européenne. Cette posture vise à contenir une reprise excessive de l’inflation tout en maintenant un équilibre fragile.
Un contexte économique sous pression
Depuis le pic d’inflation à plus de 10 % observé à l’automne 2022, le paysage économique de la zone euro a radicalement changé. Les inquiétudes se concentrent désormais sur une croissance plus faible que prévu et des incertitudes liées aux tensions géopolitiques. Christine Lagarde a notamment mis en garde contre une politique protectionniste des États-Unis, qui pourrait nuire aux exportations européennes, un facteur clé pour l’économie de la zone euro.
Les marchés financiers en alerte
Les investisseurs anticipent plusieurs baisses de taux d’ici 2025, avec un objectif de 2 % pour le taux de référence. Ce niveau dit « neutre » devrait stabiliser l’économie sans la soutenir ni la freiner. Dans cette optique, la BCE a modifié son discours en abandonnant la formule « suffisamment restrictifs aussi longtemps que nécessaire », préférant une approche plus flexible, à l’écoute des données économiques.
Une trajectoire encore incertaine
Si l’inflation montre des signes de ralentissement, les défis demeurent nombreux pour la zone euro. La BCE doit jongler entre une croissance économique anémiée et des incertitudes géopolitiques, tout en maintenant la confiance des marchés et des consommateurs. Les mois à venir seront déterminants pour confirmer si les ajustements prévus suffiront à stabiliser durablement l’économie européenne.