- Alors que la France traverse une crise politique inédite, François Bayrou, Premier ministre, a appelé les principales forces politiques à se réunir ce jeudi 18 décembre à Matignon.
- Cette initiative intervient dans un contexte de blocage institutionnel, marqué par l’absence de gouvernement et de budget pour l’année 2025
Dans une lettre adressée aux dirigeants des partis politiques ayant exercé des responsabilités gouvernementales sous la Ve République, François Bayrou explique vouloir « éclairer » et « entendre » les orientations souhaitées avant de proposer une composition de gouvernement au président de la République. Toutefois, le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI) sont exclus de cette consultation.
« Nous sommes à la veille de Noël sans budget, ce qui ne s’est jamais produit depuis un demi-siècle. Le gouvernement n’est pas encore formé, et l’inquiétude est grande et justifiée », a écrit le Premier ministre. Cette réunion se tient dans un contexte tendu, suite à la censure du gouvernement de Michel Barnier par l’Assemblée nationale le 5 décembre.
Les partis politiques répondent à l’appel
Les présidents de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et du Sénat, Gérard Larcher, sont également conviés à cette rencontre. Plusieurs partis ont confirmé leur présence. Menés par Marine Tondelier, Les Écologistes participeront à la réunion pour demander au camp présidentiel d’abandonner une politique jugée « désavouée par les électeurs ».
Le Parti socialiste (PS) a réaffirmé sa volonté de dialogue tout en excluant toute participation à un futur gouvernement. Gérard Larcher, président du Sénat et figure des Républicains (LR), a quant à lui déclaré sur TF1 qu’il attendait des clarifications sur les orientations du Premier ministre avant de prendre une décision. De leur côté, les communistes décideront de leur participation dans la matinée.
Une popularité en demi-teinte pour François Bayrou
Selon un sondage Ifop pour Sud Radio, seulement 36 % des Français se disent satisfaits de l’action de François Bayrou depuis sa nomination. Ce chiffre est nettement inférieur à celui de ses prédécesseurs, Michel Barnier et Gabriel Attal, qui avaient respectivement recueilli 52 % et 53 % d’opinions favorables dans les jours suivant leur prise de fonction.
Bayrou est toutefois perçu comme « ouvert au dialogue » par 55 % des sondés, mais son image souffre en termes de compétence (44 %) et de sympathie (49 %). De plus, deux tiers des Français estiment qu’il pourrait être rapidement censuré par l’Assemblée nationale.
Un enjeu majeur pour l’avenir politique
La réunion de ce jeudi à Matignon représente une tentative de sortie de crise dans un climat politique tendu. Les orientations qui seront discutées pourraient influencer durablement l’équilibre des forces politiques en France. Avec l’urgence de former un gouvernement et de faire adopter un budget, les prochaines semaines seront déterminantes pour l’avenir du Premier ministre et de son équipe.
