- Alors que la date limite approche, le Congrès américain fait face à une impasse budgétaire critique qui pourrait entraîner une paralysie fédérale sans précédent.
- Le spectre d’un ‘shutdown‘ mettra en péril des services essentiels et des centaines de milliers d’emplois.
Le Congrès américain est une fois de plus plongé dans une impasse budgétaire. Ce jeudi 19 décembre, la Chambre des représentants a massivement rejeté un projet de loi budgétaire présenté par les républicains, rendant l’hypothèse d’un « shutdown » de plus en plus probable à l’approche de la date limite fixée à ce vendredi minuit. Sans accord, l’État fédéral se retrouvera paralysé, mettant à l’arrêt de nombreux services publics.
Des conséquences lourdes pour les Américains
Un « shutdown » aurait des répercussions immédiates : des centaines de milliers de fonctionnaires seraient placés en chômage technique, des aides sociales suspendues et des infrastructures fermées. Pire encore, certains employés fédéraux seraient contraints de travailler sans rémunération, a averti jeudi le syndicat des employés du gouvernement fédéral (AFGE). Cette perspective est particulièrement mal perçue par la population, à quelques jours seulement des célébrations de Noël.
Les services essentiels, eux, continueraient de fonctionner à capacité réduite. La protection des frontières, les soins médicaux hospitaliers et la maintenance du réseau électrique seraient maintenus, mais d’autres services, comme les inscriptions aux programmes Medicare et Medicaid, pourraient subir des retards.
Un jeu politique sous haute tension
Mardi dernier, l’optimisme semblait de mise lorsque le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, avait annoncé un compromis avec les démocrates. Cet accord, prévoyant notamment plus de 100 milliards de dollars pour les régions touchées par des catastrophes naturelles, semblait sur le point de passer. Mais l’intervention de Donald Trump a fait voler en éclats cet espoir. L’ancien président a qualifié le texte de « ridicule et extraordinairement onéreux », tandis que son allié Elon Musk appelait sur X à son rejet, ajoutant à la confusion.
Ce blocage met en lumière l’influence croissante de Musk sur la politique américaine, certains démocrates le qualifiant même ironiquement de « président officieux ». Pour Mike Johnson, l’équation devient de plus en plus insoluble : concilier les demandes des démocrates avec celles d’un bloc républicain fracturé est un défi colossal.
Une crise qui s’éternise
Le « plan B » proposé par Mike Johnson, soutenu par le président élu qui prendra ses fonctions en janvier 2025, a également échoué jeudi soir. Sur les 435 élus de la Chambre, seuls 174 ont voté pour, bien en deçà des 270 voix nécessaires pour atteindre la majorité des deux tiers.
Les précédents « shutdowns » offrent un sombre rappel des possibles conséquences. En 2018-2019, le plus long de l’histoire avait duré 34 jours, perturbant profondément l’économie et les services publics.