- Face à une catastrophe sans précédent à Mayotte, Emmanuel Macron a pris la tête des opérations pour coordonner l’aide et envisager une reconstruction durable.
- Mais ses déclarations polémiques ont rapidement pris le dessus, provoquant une levée de boucliers
Le vendredi 20 décembre, Emmanuel Macron a présidé une réunion de crise pour coordonner les « actions utiles » à destination de Mayotte, frappée par une catastrophe humanitaire majeure. Cette initiative vise à apporter une aide immédiate aux habitants et à amorcer une reconstruction durable de l’île.
Lors de cette réunion, le président a annoncé une « loi spéciale » pour accélérer les procédures de reconstruction et « mettre fin » aux bidonvilles. « Nous devons agir vite et efficacement pour répondre à l’urgence », a déclaré Emmanuel Macron. Le Premier ministre François Bayrou a fixé un délai de deux ans pour mener à bien ces travaux.
Une lutte intensifiée contre l’immigration clandestine
Emmanuel Macron a également insisté sur le renforcement de la lutte contre l’immigration clandestine, en annonçant une augmentation significative des reconduites à la frontière. « Nous allons presque doubler le nombre de reconduites, qui était de 22 000 en 2023 », a-t-il affirmé, soulignant la volonté de rétablir l’ordre dans un contexte de forte pression migratoire.
Une confrontation tendue avec les habitants
Lors de sa visite, le président a rencontré des habitants en colère, dont une femme qui l’a interpellé sur le manque de moyens. Visiblement agacé, Emmanuel Macron a rétorqué : « Tout le monde se bat, quelle que soit la couleur de peau. N’opposez pas les gens, car si vous le faites, vous êtes foutus ». Il a poursuivi sur un ton plus ferme : « Vous êtes contents d’être en France. Il n’y a pas un endroit dans l’océan Indien où on aide autant les gens, c’est un fait. » Avant de conclure avec une phrase choc : « Si ce n’était pas la France, vous seriez dix mille fois plus dans un bain à merde. »
L’opposition critique sévèrement
Ces propos ont suscité une vague d’indignation au sein de l’opposition. Le sénateur communiste Ian Brossat a demandé : « Où sont le sang-froid, le respect et l’empathie que les Mahorais sont en droit d’attendre du Président de la République ? » De son côté, la députée écologiste Sandrine Rousseau a critiqué une « attitude arrogante et donneuse de leçons ». « Ce n’est pas le sujet », a-t-elle ajouté sur France 2.
La députée insoumise Claire Lejeune a jugé les mots du président « indécents » : « Face à des gens qui ont tout perdu, dans le département le plus pauvre de France, ces propos sont une insulte. » Elle a réclamé la démission du chef de l’État. Ses collègues Sarah Legrain et Hadrien Clouet ont, quant à eux, dénoncé une « mentalité de colon » et un comportement d’« administrateur colonial ».
L’extrême droite se joint aux critiques
L’extrême droite, qui concentre depuis longtemps ses efforts sur Mayotte, a également réagi. Frédéric Falcon, député RN, a déclaré : « Emmanuel Macron, totalement dépassé par les événements à Mayotte, montre son vrai visage : un président arrogant et méprisant. » Sébastien Chenu, vice-président de l’Assemblée nationale, a estimé que ces paroles « ne réconfortent pas nos compatriotes mahorais, qui ont toujours le sentiment d’être traités à part ».
Une journée de deuil national
Alors que le bilan provisoire de la catastrophe s’élève à 31 morts, une journée de deuil national a été décrétée le 23 décembre. Cette initiative vise à rendre hommage aux victimes et à réaffirmer la solidarité nationale envers Mayotte.