En 2024, le Canal de Suez, colonne vertébrale du commerce maritime mondial, a enregistré une chute historique de ses revenus, frappé par les répercussions des tensions géopolitiques en mer Rouge.
Le Canal de Suez, véritable artère du commerce mondial, traverse une crise sans précédent en 2024. Selon un communiqué publié jeudi 26 décembre, les revenus de l’Égypte provenant de cette voie stratégique ont chuté de plus de 60 % par rapport à l’année précédente, représentant une perte économique estimée à près de 7 milliards de dollars.
Une baisse due aux tensions en mer Rouge
Cette baisse dramatique résulte des tensions croissantes en mer Rouge, notamment des attaques répétées menées par les Houthis contre des navires associés à des pays tels qu’Israël, les États-Unis et le Royaume-Uni. Ces agressions se concentrent près du détroit stratégique de Bab el-Mandeb. « Ces attaques visaient à faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à sa guerre meurtrière dans la bande de Gaza », a déclaré le groupe Houthi, qui contrôle une grande partie du Yémen sans être reconnu internationalement.
Ces attaques ont entraîné le détournement de nombreux navires vers le cap de Bonne-Espérance, un itinéraire beaucoup plus long et coûteux. Cette situation a entraîné une baisse significative du trafic dans le canal de Suez, par lequel transite habituellement 12 % du commerce mondial.
Modernisation et projets en cours
Face à cette crise, le président Abdel Fattah Al-Sissi et Ossama Rabie, président de l’Autorité du Canal de Suez, ont discuté des mesures nécessaires pour relancer l’activité du canal. Lors d’une réunion, ils ont mis l’accent sur l’achèvement des travaux dans le secteur sud du canal. Ce projet inclut l’élargissement et la duplication complète sur une distance de 10 kilomètres, « afin de faciliter le passage des plus grands navires et d’accélérer le mouvement des navires dans les deux sens », précise le communiqué présidentiel.
Le président a souligné la nécessité de maximiser le rendement économique des ports bordant la voie navigable. « Nous devons exploiter pleinement la position stratégique du canal pour attirer davantage d’investissements et augmenter les revenus nationaux », a-t-il déclaré.
Un centre logistique et industriel en vue
Dans le cadre de sa stratégie à long terme, Al-Sissi a réaffirmé son ambition de transformer le Canal de Suez en un centre logistique et industriel régional. Il a également insisté sur l’importance d’élargir la participation du secteur privé dans les projets liés au canal, jugeant cette collaboration essentielle pour atteindre les objectifs de développement.
Lors de la réunion, Ossama Rabie a présenté les efforts de modernisation de la flotte de pêche selon les normes internationales, en s’appuyant sur les dernières technologies disponibles. Ces initiatives visent à diversifier les activités économiques tout en améliorant les services liés au canal.
Le Canal de Suez : un pilier à sauvegarder
Malgré les défis actuels, le Canal de Suez demeure une source majeure de devises étrangères pour l’Égypte, aux côtés du tourisme et des transferts des Égyptiens vivant à l’étranger. Al-Sissi a appelé à « poursuivre les travaux pour compléter les projets de développement du canal, fournir les meilleurs services de navigation et renforcer son rôle comme pilier fondamental du commerce mondial ».