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Déficit, croissance, dette : les annonces de François Bayrou

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  • Ce mardi 14 janvier, François Bayrou a livré à l’Assemblée nationale son discours de politique générale.
  • Pendant près d’une heure, le Premier ministre a esquissé les contours de sa stratégie économique et les réformes à venir, tout en mettant en garde contre une dette publique record.

Lors de son intervention, François Bayrou a annoncé une révision des prévisions de croissance pour 2025. Désormais, le gouvernement table sur un taux de 0,9 %, en ligne avec les estimations de la Banque de France. « Nous la fixons à 0,9 % conformément aux prévisions de la Banque de France et il sera convenu de fixer le déficit pour 2025 à 5,5 % du PIB », a-t-il déclaré.

Cette annonce intervient après une série de révisions successives. En décembre dernier, la Banque de France avait abaissé ses prévisions de croissance de 1,2 % à 0,9 %, évoquant une « incertitude sur la situation budgétaire qui joue négativement sur l’activité », selon Olivier Garnier, directeur des études de l’institution.

Une dette publique à un niveau historique

François Bayrou a également alerté sur l’état des finances publiques, qualifiant la dette nationale de « véritable épée de Damoclès ». « Depuis la guerre, la France n’a jamais été aussi endettée qu’elle ne l’est aujourd’hui », a-t-il souligné. Cet endettement, conjugué à une croissance atone, limite fortement les marges de manœuvre de l’exécutif.

Le déficit public, qui atteindra 6,1 % du PIB en 2024, reste loin des objectifs fixés par le précédent ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Ce dernier avait initialement prévu un déficit de 4,4 % pour 2024, avant de le réviser à 5,1 % au printemps dernier.

Réformes et négociations sous tension

Pour répondre à ces défis, François Bayrou a promis des réformes ambitieuses. « Des économies importantes seront proposées », a-t-il assuré, précisant que chaque ministère devra présenter des « budgets redéfinis, repensés » dès le printemps. Il a insisté : « C’est un effort dont personne ne pourra s’exclure, chacun à sa manière dans l’exercice quotidien de ses missions. »

Cependant, ces réformes risquent de se heurter à des obstacles politiques. Pour faire passer son projet de loi de finances, le gouvernement espère obtenir le soutien de la gauche. Mais les discussions s’annoncent ardues, notamment sur la réforme des retraites, un sujet de crispation majeur. Le Parti socialiste, Europe Écologie-Les Verts et le Parti communiste conditionnent leur soutien à la suspension, voire à l’abrogation de cette réforme.

Une pression accrue sur le gouvernement

La situation budgétaire et l’instabilité politique ont également terni la réputation financière de la France. Le 14 décembre dernier, l’agence de notation Moody’s a abaissé la note de crédit à long terme du pays, la faisant passer de Aa2 à Aa3. Dans une note, l’agence a estimé que « la probabilité que le prochain gouvernement réduise durablement l’ampleur des déficits budgétaires au-delà de l’année prochaine est désormais très faible ».

François Bayrou a conscience des défis à venir. Entre une dette publique record, des objectifs budgétaires et des négociations politiques complexes, le gouvernement devra faire preuve de détermination et d’adaptabilité pour relever ces défis.

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