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Retraites : François Bayrou ouvre la voie d’un compromis via un dialogue social

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François Bayrou, Premier ministre, a suscité une vive attention en réaffirmant sa détermination à aborder la question sensible des retraites. Lors de son discours de politique générale, il a annoncé une stratégie inédite visant à réviser la réforme controversée de 2023, tout en plaçant les partenaires sociaux au cœur du processus de décision.

Une « Méthode inédite et radicale »

« L’urgence, c’est de répondre aux retraites », a déclaré François Bayrou. Le Premier ministre a annoncé qu’il réunira les partenaires sociaux dès vendredi, précisant qu’il n’y a « aucun tabou, pas même l’âge de départ ». Il a toutefois averti : « Je souhaite qu’un accord soit trouvé sinon c’est la réforme actuelle qui continuera à s’appliquer. »

Pour éclairer les débats, une « mission flash » a été confiée à la Cour des comptes afin d’établir un constat basé sur des « chiffres indiscutables ». Selon le Premier ministre, cette mission devrait aboutir d’ici l’automne, ouvrant ainsi une « fenêtre de tir » pour un compromis. Une délégation permanente avec les partenaires sociaux sera mise en place pour explorer toutes les pistes identifiées.

La négociation comme priorité

François Bayrou a également clarifié qu’il n’y aurait « ni suspension, ni abrogation » immédiate de la réforme des retraites. La renégociation, prévue pour durer environ trois mois, devra permettre d’aboutir avant septembre. « La date butoir pour obtenir un changement était septembre, donc il faut que les partenaires sociaux aient terminé leurs travaux avant », a rapporté un participant aux discussions matinales.

Cette approche a reçu des réactions partagées. Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée, a salué l’idée de revenir devant les partenaires sociaux : « Personne ne se déshonore d’un retour devant les partenaires sociaux ». Cependant, il a ajouté : « Nous ne pouvons pas nous satisfaire que s’il n’y a pas d’accord, nous revenions à la loi antérieure. »

Une opposition féroce de LFI

Les critiques n’ont pas tardé à se faire entendre. Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise (LFI), a annoncé que son groupe voterait la censure contre le gouvernement. « Vous ne respectez rien », a-t-elle affirmé, dénonçant un budget qu’elle juge « pire que celui de monsieur Barnier ». « Pire budget, même tarif : la censure ! », a-t-elle lancé. Mathilde Panot a également pointé les difficultés sociales croissantes : « Vous avez ramené la France à l’état d’un pays qui a faim. Une personne sur trois se prive régulièrement de repas pour nourrir ses enfants, et le nombre de personnes ayant besoin d’aide alimentaire a triplé en dix ans. »

Le soutien conditionnel de la Droite

De son côté, le groupe Les Républicains (LR) à l’Assemblée a adopté une position plus nuancée. Laurent Wauquiez, président du groupe, a affirmé que LR ne voterait pas la censure. « Les Français que vous n’écoutez pas aspirent à la stabilité. C’est pourquoi, avec les parlementaires de la droite républicaine, nous avons fait le choix de la responsabilité », a-t-il expliqué. Cependant, il a prévenu : « Nous jugerons texte par texte si les orientations prises sont conformes à l’intérêt du pays. »

Une réforme perfectible

Le président du groupe Ensemble pour la République a salué la « position courageuse » de François Bayrou. « Notre groupe l’a porté courageusement, alors même que c’était difficile, alors même que c’était impopulaire », a-t-il rappelé. Toutefois, il a reconnu que « toute réforme est perfectible » et a confirmé sa participation aux discussions visant à améliorer le texte.

 

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